Mercredi 4 janvier 2012 - 68e année - N˚20825 - 1,50 ¤ - France métropolitaine - www.lemonde.fr --- Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur: Erik Izraelewicz
Algérie 150 DA, Allemagne 2,00 ¤, Antilles-Guyane 2,00 ¤, Autriche 2,40 ¤, Belgique 1,50 ¤, Cameroun 1 600 F CFA, Canada 4,25 $, Côte d’Ivoire 1 600 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 28 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,80 ¤, Gabon 1 600 F CFA, Grande-Bretagne 1,50 £, Grèce 2,20 ¤, Hongrie 750 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,20 ¤, Luxembourg 1,50 ¤, Malte 2,50 ¤,
Maroc 10 DH, Norvège 28 KRN, Pays-Bas 2,20 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 2,00 ¤, Sénégal 1 600 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 35 KRS, Suisse 3,00 CHF, TOM Avion 380 XPF, Tunisie 2,00 DT, Turquie 6,50 TL, USA 3,95 $, Afrique CFA autres 1 600 F CFA,
C omme pour sortir d’un hor-rible cauchemar, les Hon-grois, enfin, se réveillent. Le
spectacle de dizaines de milliers
de citoyens défilant, lundi 2 jan-
vier, dans les rues de Budapest
pour protester contre l’entrée en
vigueur d’une Constitution qu’ils
jugent antidémocratique consti-
tue un sérieux coup de semonce
pour le premier ministre, Viktor
Orban. Jamais, jusqu’à lundi, l’op-
position n’avait réussi à s’unir suf-
fisamment pour être audible.
C’est fait.
Autre initiative notable, treize
anciens dissidents hongrois, dont
certains furent, aux côtés de
M.Orban, les fers de lance de la lut-
te contre le régime communiste,
ont signé un appel dans lequel ils
soulignent que « la société hon-
groise n’est pas seulement victime
de la crise économique, elle est aus-
si victime de sonpropre gouverne-
ment». Ce gouvernement, disent
Gyorgy Konrad, Laszlo Rajk, l’ex-
maire de Budapest, Gabor
Demszky, et d’autres, «s’est empa-
ré des outils de la démocratie et en
prive ceux qui pourraient les utili-
ser pour remédier à leurs problè-
mes». Les signataires ont lancé
une pétition soumise aux institu-
tions européennes le 7 janvier.
L’Union européenne (UE) se
trouve dans une situation délica-
te face à cet enfant terrible qui
n’en est membre que depuis sept
ans. Elle ne peut rester indifféren-
te aux pratiques du gouverne-
ment Orban: atteintes au pluralis-
me des médias, menaces sur l’in-
dépendance de la justice. Elle a
déjà vigoureusement protesté en
2010. Fin décembre, le président
de la Commission, José Manuel
Barroso, a adressé une lettre – la
deuxième en quinze jours – à
M.Orban pour le mettre en garde
contre les risques de sa politique.
Cet avertissement ne semble guè-
re avoir eu d’effet, pas plus
qu’une lettre d’Hillary Clinton
dans le même sens. L’UE a encore
la possibilité de recourir à l’arti-
cle 7 du traité de Lisbonne, qui pri-
ve du droit de vote les Etats mem-
bres violant les règles démocrati-
ques.
Sanctionner un gouvernement
issu d’élections démocratiques
n’est, cependant, pas aisé. Le précé-
dent autrichien a d’ailleurs laissé
de mauvais souvenirs à Bruxel-
les: en 2000, les Européens
avaient durement réagi à l’arrivée
d’un parti d’extrême droite dans
la coalition gouvernementale à
Vienne, puis avaient fini par
renoncer à agir, constatant l’ineffi-
cacité de leurs protestations. La
montée en puissance de l’opposi-
tion hongroise, de la société civile
et des intellectuels est importan-
te, car elle augmente la pression
sur l’UE, qui se veut d’abord une
communauté unie par les valeurs
démocratiques.
Bruxelles ne doit pas transi-
ger non plus sur la politique éco-
nomique du gouvernement hon-
grois. En vertu d’un curieux credo
nationaliste, M. Orban semble
avoir décidé que son pays, pour-
tant gravement atteint par la cri-
se, pouvait s’en sortir seul. Il refu-
se de se plier aux conditions
posées par l’UE et le FMI pour
accorder leur aide. Ces deux insti-
tutions ont donc suspendu les
pourparlers avec Budapest. Elles
ont raison. L’Europe ne doit pas
subventionner un pays qui se
moque de ses règles.p
Page 7
Le site nucléaire du Tricastin, dans laDrôme. MARIO FOURMY/ABACAPRESS.COM
L es distributeurs d’implantsmammaires PIP de plusieurspays ont décidé de se retour-
ner contre TÜV, l’organisme alle-
mand qui avait certifié la qualité
des prothèses, alors que celles-ci
étaient remplies avec du gel non
médical. Une procédure a été lan-
cée devant le tribunal de commer-
ce de Toulon, ouvrant un nouveau
front judiciaire dans l’affaire des
implants. Des victimes ont égale-
ment décidé de se retourner
contre TÜV, en plus des centaines
de plaintes déposées contre le
fabricant français des prothèses.
300 000 à 400 000 femmes sont
concernées dans le monde, dont
20% en France.p
Lire page 13
EconomieAprès une année 2011 exceptionnelle,
le nombre de transactions immobilières en France
devrait diminuer de 10 % à 15 % en 2012.Page14
EmploiNicolas Sarkozy a fait volte-face et finalement
décidé de soutenir le projet de reprise de SeaFrance par
ses salariés. La majorité craint l’impact électoral d’une
multiplication des plans sociaux.Pages 10-11
Editorial
Sûreté nucléaire:
lerapport quiva
bouleverser la filière
Accalmiedansl’immobilier
Iran
Legouvernementtente
d’évitertoutplansocial
Nouveaufront
judiciaire contre
lesimplants PIP
U
K
pr
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e
£
1,
50
tL’Autoritéde sûreténucléaire remet cemardi
aupremierministreun rapportdont «LeMonde»
présente lesgrandes lignes
tDansune interview, sonprésident,André-Claude
Lacoste, exigedesmesures«massives»pour rendre
les centrales françaises vraiment sûres
tEmbarraspolitiqueenpleine annéeélectorale
tLeprixde la sûreté sera lui aussi «massif»,
modifiant tout l’équilibrede la filière
Lire pages 8-9
L’Europenedoitpas laisserdériver laHongrie
Menaces surOrmuz
et le pétrolemondial
Page 3
Leregard dePlantu
Les indégivrables Xavier Gorce
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I
ncroyable ce que dix petits jours
de différence peuvent générer
d’émotion, dès lors qu’il s’agit de
jours ouverts (ou non) à la chasse.
Faut-il fermer celle des oies le
10 février ? Le 31 janvier ? Depuis
des années, la question sème la discorde
entre chasseurs et protecteurs de la faune
sauvage. Elle vient d’être tranchée par le
Conseil d’Etat, qui a rendu, le 23 décem-
bre 2011, une décision enjoignant au
ministère de l’écologie de fixer «dans un
délai d’un mois» une date de clôture qui
ne soit «pas postérieure au 31 janvier »
pour la chasse des oies cendrées, des oies
rieuses et des oies des moissons, actuelle-
ment arrêtée au 10 février.
La fédération France Nature Environne-
ment (FNE) et la Ligue de protection des
oiseaux (LPO), les deux associations qui
avaient saisi le Conseil d’Etat, se sont aus-
sitôt félicitées de « cette décision de jus-
tice qui met un terme à plusieurs années
de contentieux».Mais la grogne des chas-
seurs, depuis, ne cesse de monter. Avec le
soutien du Front national, qui s’est indi-
gné, jeudi 29 décembre, par la voix de
Guillaume Vouzellaud, conseiller politi-
que de Marine Le Pen pour la chasse, que
le Père Noël soit «vraiment une ordure».
«Les chasseurs français ne seront pas,
en ce début du XXIe siècle, les nouveaux
serfs d’une Union européenne déracinée,
hégémonique et totalitaire», a-t-il affir-
mé. Dans un communiqué publié le
même jour, la Fédération nationale des
chasseurs (FNC), quant à elle, «alerte de
manière solennelle le gouvernement sur
la colère montante dans le rang des chas-
seurs de France».
Rappelant que la date de fermeture de
la chasse des oies est actuellement fixée
au 10 février «à la suite d’un accord entre
chasseurs et protecteurs passé en jan-
vier2010», la FNC précise que «plusieurs
structures cynégétiques appellent d’ores
et déjà leurs adhérents à descendre dans
la rue», et demande en conséquence que
son président « soit reçu dans les
meilleurs délais par le ministre ». Faute
d’un accord satisfaisant, elle n’exclut pas
«d’appeler tous les chasseurs à manifes-
ter d’abord au niveau régional début
mars, puis à Paris si nécessaire, début
avril, pour exprimer leur ras-le-bol».
En cette période préélectorale, l’affaire
est donc sérieuse. Dans le rapport de for-
ce désormais bien rodé entre chasseurs et
écologistes, elle se joue sur un terrain par-
ticulièrement sensible : celui du gibier
d’eau. Celui-là même qui avait donné
lieu, en juillet 2008, à un accord qualifié
d’«historique»par le ministère de l’écolo-
gie.
Scellé entre les fédérations de chas-
seurs, les associations de protection de
l’environnement, des représentants des
territoires ruraux et l’Etat, cet accord por-
tait, entre autres, sur les dates d’ouvertu-
re de la chasse aux oies, canards et limico-
les. Pour les dates de fermeture, espérait-
on alors, on verrait en septembre. Mais
trois ans et quelque plus tard, la hache de
guerre n’a toujours pas été enterrée. Bien
au contraire.
31 janvier ? 10 février ? Tant qu’a duré la
table ronde sur la chasse initiée en
mai 2008 par Jean-Louis Borloo afin de
promouvoir le dialogue entre chasseurs
et protecteurs de la nature (table ronde à
laquelle la FNC a mis fin en octobre 2010),
ce point de détail a constitué une pierre
d’achoppement. Et créé une joyeuse
pagaille.
« Fin 2008, détaille Dominique Py,
administratrice de la FNE, il futdécidéque
la fermeture se ferait au 31 janvier pour les
oies,mais resterait fixéeau 10févrierpour
les limicoles et les canards. Cette dernière
date ne nous satisfaisant pas, nous avons
déposé un recours judiciaire, à la suite de
quoi un autre accord a été conclu en jan-
vier 2010. » Lequel disait à peu près… le
contraire du premier, fixant la clôture de
la chasse «des limicoles, des rallidés et des
canardsdesurface»au 31janvier,mais cel-
le «des oies cendrées, oies de moissons,
oies rieuses et canards plongeurs » au
10 février.Un compromis bancal une fois
encore. Et une fois encore provisoire.
Le texte le précisait en effet noir sur
blanc : ces dates de fermeture ne seraient
plus millésimées, mais «revues en fonc-
tion de l’arrêt du Conseil d’Etat». Or, dès
juillet 2010, celui-ci donne raison aux
défenseurs de l’environnement, et
demande que la chasse soit fermée pour
toutes ces espèces au 31 janvier. C’est cet-
te demande qui est réitérée aujourd’hui,
l’arrêté précédent n’ayant toujours pas
été annulé par le ministère de l’écologie.
Pour justifier sa décision, le Conseil
d’Etat s’est appuyé sur la directive euro-
péenne de 1979 concernant la conserva-
tion des oiseaux sauvages, selon laquelle
les oiseaux migrateurs ne doivent pas
être chassés «pendant leur période de
reproduction et pendant leur trajet de
retour vers leur lieu de nidification». Or,
selon le Groupe d’experts sur les oiseaux
et leur chasse (GEOC), créé par décret en
avril 2009 pour étayer scientifiquement
les discussions de la table ronde, « les vols
d’oies cendréesvers lenordau-dessusde la
France sont observés de plus en plus tôt».
Du fait, peut-être, du réchauffement
climatique, une part significative de la
migration (10 % à 15 % environ) a lieu
désormais avant le 31 janvier, affirme le
GEOC dans une note datant de novem-
bre 2009. Avant de préciser que« l’arrivée
des oies cendrées sur les sites de reproduc-
tion est également de plus en plus précoce
(de cinq à sept jours par décennie depuis
trenteans), ce qui signifie que ces vols sont
bien des vols prénuptiaux».
Certes. Mais comment faire admettre
aux chasseurs de gibier d’eau, pour qui
cette activité constitue souvent un mode
de vie et parfois de subsistance, qu’on
leur ôte dix jours d’autorisation pour pro-
téger des espèces qui se portent bien ? Et
comment les convaincre que les oies cen-
drées nichant aux Pays-Bas, si nombreu-
ses que les autorités néerlandaises les
détruisent chaque année par dizaines de
milliers afin de limiter leurs dégâts, ne
sont, pour l’essentiel, pas les mêmes que
celles qui survolent la France ?
Compte tenu de l’origine géographi-
que des oies en transit ou en hivernage
sur notre territoire (elles proviennent de
Suède et surtout de Norvège), compte
tenu du fait que les nuisances constatées
aux Pays-Bas ont lieu tout au long de l’an-
née (et non pas seulement en février-
mars, date du retour des oiseaux migra-
teurs), le GEOC est en effet formel : «Il est
très peu probable qu’un prélèvement
accru en France diminuerait sensible-
ment les dégâts aux Pays-Bas.» Alors que
ce même prélèvement pourrait, en revan-
che, «affecter négativement la popula-
tion norvégienne».
Ces arguments ne convainquent guère
la cellule gibier d’eau de la FNC, qui
«regretteunarrêt qui ne tient pas compte
de l’état des populations», et exige «dans
l’urgence» un certain nombre de mesu-
res compensatoires.
Parmi elles : une remise à plat des dates
de fermeture des limicoles, et la levée des
moratoires de cinq ans décidés en 2008
pour le courlis cendré, la barge à queue
noire et l’eider à duvet, trois espèces dont
l’état de conservation est jugé préoccu-
pant. Au moment où la FNC tente de rever-
dir son image en plaçant le chasseur au
cœur de la biodiversité et de la gestion rai-
sonnée de la faune sauvage (« Et si la chas-
se était une chance pour les espèces,
même menacées ? », titrait récemment sa
revue,Chasseur.com), les oies de la discor-
de risquent de faire désordre. p
CatherineVincent
D espoints enplus aubacpour les lycéens filifor-mes: telle est la dernière
idée chocavancéepar lenutrition-
nistePierreDukanafinde lutter
contre l’obésité. Dansun livre inti-
tulé Lettre ouverte au futurprési-
dentde laRépublique, qui paraît
le 5 janvier (LeChercheMidi, 4 ¤),
ledocteurDukan, dont le régime
hyperprotéiné comptedesmil-
lionsd’adeptes à travers lemon-
de, avanceune série deproposi-
tionspour contrer laprogression
de l’obésité dont celle-ci, provoca-
trice.Dansune interviewauPari-
siendu2janvier, il détaille cette
option«poidsd’équilibre»: l’élè-
vequi parviendrait à conserver
un indicedemasse corporel (IMC)
«entre 18 et 25 entre la secondeet
la terminale» severrait gratifié de
points supplémentaires. Charita-
ble, le docteur laisse cependant
unechance aux jeunes en
surpoids: s’ils perdent 100gram-
mesentredeuxpesées, ils gagne-
rontdespoints. Rappelonsque
l’MCd’un individuest calculé en
divisant le poidspar la taille au
carré.Unadolescentmesurant
1,75metpesant65kgafficheraain-
si un IMCde22,5, considéré com-
meconvenable.Maisunsportif
de lamêmetaille avecunemasse
musculaire importanteet pesant
73kg se verrahandicapépour le
bac, avecun IMCde26!
«Il n’ya rien demalsainà édu-
quer les jeunes à lanutrition. Cela
ne changera rienpour ceuxqui
n’ontpas besoindemaigrir. Et
pour les autres cela lesmotivera»,
justifie lenutritionniste, abonné
auxbest-sellers et dont les pro-
duits portant sonnomemplis-
sent les rayonsdes boutiquesde
diététique.
Despropos contredits par
l’Agencenationalede sécurité
sanitaire (Anses) quine cessede
mettreengardecontre les régi-
mes, dont celui, richeenson
d’avoine, en surimiouenblanc
d’œuf, prônéparPierreDukan.
Outre les carences et les effets
yoyogénéréspar les restrictions
alimentaires, l’Anses insiste sur le
dérèglementdu rapport à l’ali-
mentationque créent les régimes.
Dérèglementsqui, chezdes jeu-
nes enpleine croissance, peuvent
se transformeren troublesdu
comportementalimentaire tels
que l’anorexieou la boulimie.
«Petit bout de la lorgnette»
«LapropositiondePierre
Dukanest scandaleuse, dénonce le
psychiatreGérardApfeldorfer,
spécialistedes troubles alimen-
taires.C’est vraimentvoir les cho-
sespar lepetit boutde la lorgnette
enculpabilisant les enfants en
surpoids. L’obésité est unproblè-
meengrandepartie psychologi-
que, comportemental et social, pas
unsujet à traiter avec légèreté en
distribuantdes pointsaubac.Fai-
re des propositions pour que la
société permette à chacundeman-
ger dans de bonnes conditions
serait plus utile que deprêcher tel
ungourou comme le fait Dukan»,
ajoute le psychiatre.
Lepédiatre Renaudde Tourne-
mire, qui soignedes jeunes ano-
rexiquesou en surpoids, n’est
pasmoins cinglant : «L’adoles-
cent, fragile dans ce corps qu’il
apprendàhabiter, attenddes
adultes un discours nuancé, res-
pectueux et rassurant. Certaine-
ment pas une haranguenormati-
ve et contraignante liant corpulen-
ce et résultats scolaires. En cette
périodede pénurie de travail, le
médecinpour adolescents que je
suis est comblé», ironise-t-il.p
SylvieKerviel
Commentfaireadmettre
auxchasseursdegibierd’eau,
pourquicetteactivitéconstitue
souventunmodedevieetparfois
desubsistance,qu’onleurôtedix
joursd’autorisationpourprotéger
desespècesquiseportentbien?
page deux
LeDrDukanpartisand’une
optionanti-obésitéaubac
Oies cendrées envol au-dessus de la Camargue. PIERRE HUGUET/BIOSPHOTO
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des publications et agences de presse n° 0712 C 81975 ISSN0395-2037
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Tél : 01-57-28-39-00
Fax : 01-57-28-39-26
Président : Louis Dreyfus
Directrice générale :
Corinne Mrejen
RécitLa décision du Conseil d’Etat d’arrêter la chasse aux oies au 31janvier
au plus tard a mis le feu aux poudres dans les rangs des chasseurs et a
rallumé le conflit avec les écologistes. Avec le Front national en embuscade
Cendréesourieuses,
lesoiesdeladiscorde
0123
Mercredi 4 janvier 2012
international
C ’estungouletstratégiqueparlequel transite près d’un cin-quième de la consommation
mondiale de pétrole. Le détroit
d’Ormuz constitue l’extrémité sud
d’une ligne de front invisible qui
séparelesdeuxrivesduGolfe,l’ara-
be et l’Iranienne. Il constitue à ce
titre un excellent instrument de
mesure de l’intensité de la guerre
froide qui oppose Téhéran à un
bloc arabe soutenu par l’Occident,
inquiet des ambitions régionales
d’un pays qui a toujours voulu fai-
re par ailleurs de ce Golfe une mer
intérieure iranienne, bien avant
l’instaurationdelaRépubliqueisla-
mique, en 1979.
En a témoigné lundi 2 janvier le
test de trois missiles iraniens, au
dernier jour de manœuvres nava-
les autour du détroit d’Ormuz. La
portée des missiles Nasr, Nour et
Ghader utilisés lundi va de 35 à
200 km. Ils sont «transportables,
précis et d’une capacité de destruc-
tion très élevée», a précisé l’amiral
Habibollah Sayyari, le comman-
dant de la marine iranienne.
Le 28 décembre 2011, alors que
les manœuvres militaires iranien-
nes venaient de débuter, ce haut
responsable iranien avait assuré
que «fermer le détroit est très facile
pour les forces armées iraniennes».
«C’est commeboire un verre d’eau,
comme on dit en persan», avait-il
ajouté, avant de préciser : «Aujour-
d’hui, nous n’avons pas besoin de
[fermer] le détroit car nous contrô-
lons la mer d’Oman et nous pou-
vons contrôler le transit.»
AlorsquelesEtats-Unis,puissan-
ce militaire majeure du Golfe dont
la Ve Flotte mouille à Bahreïn, vien-
nentdeconclureun contratmilitai-
re important avec l’Arabie saoudi-
te portant sur la vente de 84 F-15,
les menaces voilées de l’amiral
Sayyari s’inscrivent dans un
contexte de nouvelles ten
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