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Ouverture
PREMIER ACTE
La cour de la Prison d’État. Au fond la grande
porte et un haut mur d’enceinte dominé par des
arbres. Dans le corps de la grande porte, un
guichet que l’on ouvre pour les quelques
personnes qui viennent à pied. À côté de la porte
la loge du portier. Les coulisses à gauche des
spectateurs représentent les cellules des
prisonniers ; toutes les fenêtres ont des grilles et
les portes, numérotées, sont garnies d’armatures
de fer et de fortes serrures. Dans la première
coulisse, la porte vers l’habitation du geôlier. À
droite, des arbres, entourés de grillage et à côté
d’eux, la porte d’un jardin, indiquent l’entrée du
jardin du château.
(Marcelline repasse du linge devant sa porte ; à
côté d’elle un brasero où elle chauffe son fer.
Jaquino se tient près de sa loge ; il ouvre la porte
à plusieurs personnes qui lui remettent des
paquets qu’il dépose dans sa loge.)
N° 1 : Duo
JAQUINO (amoureux et se frottant les mains)
Maintenant, mon trésor, nous sommes enfin seuls,
nous pouvons bavarder en toute confiance.
MARCELLINE (continuant sa besogne)
Ce ne sera rien d’important,
je ne dois pas traîner sur mon ouvrage.
COMPACT DISC 1
1 Ouvertüre
ERSTER AKT
Der Hof des Staatsgefängnisses. Im Hintergrund
das Haupttor und eine hohe Wallmauer, über
welche Bäume hervorragen. Im geschlossenen Tor
selbst ist eine kleine Pforte, die für einzelne
Fußgänger geöffnet wird. Neben dem Tor das
Stübchen des Pförtners. Links die Wohngebäude
der Gefangenen; alle Fenster haben Gitter, und die
mit Nummern bezeichneten Türen sind mit Eisen
beschlagen und mit starken Riegeln bewehrt. In
der vordersten Kulisse ist die Tür zur Wohnung des
Gefangenenwärters. Rechts stehen von einem
Geländer eingefaßte Bäume, die neben einem
Gartentor den Eingang des Schloßgartens
bezeichnen.
(Marzelline plättet Wäsche vor ihrer Tür, neben ihr
steht ein Kohlenbecken, in dem sie den Stahl
wärmt. Jaquino hält sich bei seinem Stübchen; er
öffnet die Tür mehreren Personen, die ihm Pakete
übergeben, welche er in sein Stübchen legt.)
Nr. 1: Duett
JAQUINO (verliebt sich die Hände reibend)
2 Jetzt, Schätzchen, jetzt sind wir allein,
wir können vertraulich nun plaudern.
MARZELLINE (ihre Arbeit fortsetzend)
Es wird wohl nichts Wichtiges sein,
ich darf bei der Arbeit nicht zaudern.
Overture
ACT ONE
The courtyard of the state prison. In the
background the main gate and a high wall with
ramparts over which trees are visible. In the gate
itself, which is shut, there is a little wicket which is
opened for occasional visitors on foot. Near the
gate is the porter’s lodge. The wings on the left
represent the prisoners’ cells; all the windows are
barred and the doors, which are numbered, are
reinforced with iron and shuttered with heavy bolts.
In the forwardmost wing is the door to the gaoler’s
quarters. On the right there are trees protected by
iron railings, and these, with a garden gate, show
the entrance to the castle gardens.
(Marzelline is ironing laundry in front of her door;
at her side is a brazier on which she warms the
iron. Jaquino stands close to his lodge; he opens
the door to various people who hand parcels to
him which he puts in his lodge.)
No.1: Duet
JAQUINO (ardently rubbing his hands)
Now, sweetheart, now we are alone,
we can have a private chat.
MARZELLINE (continuing her work)
It will not be that important,
I must not linger over my work.
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3 52430 2 Beethoven: Fidelio
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JAQUINO
Un mot seulement, entêtée que tu es !
MARCELLINE
Parle donc, je t’écoute.
JAQUINO
Si tu ne me regardes pas plus gentiment,
je ne dirai pas un mot.
MARCELLINE
Si tu ne te fais pas à mes façons,
je me boucherai complètement les oreilles.
Je n’aurai donc jamais la paix ;
parle donc, mais parle donc.
JAQUINO
Écoute-moi juste un instant,
après quoi je te laisse tranquille.
Je – je t’ai –
je t’ai choisie
pour femme, m’entends-tu ?
MARCELLINE
C’est clair en effet.
JAQUINO
Et, si tu ne me refuses pas ton « oui», qu’en dis-
tu ?
MARCELLINE
Alors nous serons deux.
JAQUINO
Dans quelques semaines nous pourrions...
JAQUINO
Ein Wörtchen, du Trotzige, du!
MARZELLINE
So sprich nur, ich höre ja zu.
JAQUINO
Wenn du mir nicht freundlicher blickest,
so bring’ ich kein Wörtchen hervor.
MARZELLINE
Und wenn du dich nicht in mich schickest,
verstopf’ ich mir vollends das Ohr.
So hab’ ich denn nimmermehr Ruh’,
so rede, so rede nur zu.
JAQUINO
Ein Weilchen nur höre mir zu,
dann laß ich dich wieder in Ruh’.
Ich – ich habe –
ich habe zum
Weib dich gewählet, verstehst du?
MARZELLINE
Das ist ja doch klar.
JAQUINO
Und wenn mir dein Jawort nicht fehlet,
was meinst du?
MARZELLINE
So sind wir ein Paar.
JAQUINO
Wir könnten in wenigen Wochen ...
JAQUINO
Just a word, you stubborn girl!
MARZELLINE
Speak on then, I am listening.
JAQUINO
If you do not look more kindly at me
I won’t get a single word out.
MARZELLINE
If you do not fall in with me,
I’ll close my ears altogether.
Well then, I can never have peace,
so speak, just speak on.
JAQUINO
Listen just a moment to me,
then I’ll leave you in peace again.
I – I have –
I have chosen you
to be my wife, do you understand?
MARZELLINE
That’s clear indeed.
JAQUINO
And if your “Yes” is not lacking,
what do you think?
MARZELLINE
Then we’ll be a pair.
JAQUINO
In a few weeks we could...
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MARCELLINE
Très bien, tu fixes déjà le jour !
JAQUINO
Au diable les éternels frappeurs !
J’étais si bien en train ;
il faut toujours que l’oiseau m’échappe.
MARCELLINE
Me voici enfin libre !
Comme son amour m’incommode
et que les heures me sont longues !
(Jaquino ouvre le guichet, prend un paquet et le
dépose dans sa loge ; pendant ce temps
Marcelline continue son ouvrage.)
Je sais que le pauvre homme a du tourment
et il me fait vraiment de la peine !
J’ai élu Fidelio
l’aimer est une douce jouissance.
JAQUINO (de retour)
Où en étais-je ? Elle ne me regarde pas !
MARCELLINE
Le voici – il recommence !
JAQUINO
Quand me donneras-tu ton consentement ?
Pourquoi pas aujourd’hui ?
MARCELLINE (en aparté)
Quel malheur ! Il empoisonne mon existence !
(à Jaquino)
Maintenant, demain et toujours, non et non !
MARZELLINE
Recht schön, du bestimmst schon die Zeit!
JAQUINO
Zum Henker das ewige Pochen!
Da war ich so herrlich im Gang,
und immer entwischt mir der Fang.
MARZELLINE
So bin ich doch endlich befreit!
Wie macht seine Liebe mir bang,
und wie werden die Stunden mir lang.
(Jaquino öffnet die Pforte, nimmt ein Paket ab und
legt es in sein Stübchen; unterdessen fährt
Marzelline fort.)
Ich weiß, daß der Arme sich quälet,
es tut mir so leid auch um ihn!
Fidelio hab’ ich gewählet,
ihn lieben ist süßer Gewinn.
JAQUINO (zurückkehrend)
Wo war ich? Sie sieht mich nicht an!
MARZELLINE
Da ist er – er fängt wieder an!!
JAQUINO
Wann wirst du das Jawort mir geben?
Es könnte ja heute noch sein.
MARZELLINE (beiseite)
O weh! Er verbittert mein Leben!
(zu Jaquino)
Jetzt, morgen und immer nein, nein!
MARZELLINE
Very fine, already you are naming the day!
JAQUINO
The Deuce take that endless knocking!
There I was, nicely started
and always the prey escapes me!
MARZELLINE
At last I am set free!
How anxious his love makes me feel,
and how long the hours are!
(Jaquino opens the wicket, takes a parcel and
places it in his lodge; meanwhile Marzelline works
on.)
I know the poor fellow is suffering
and I’m sorry for him.
Fidelio I have chosen;
to love him is a sweet prize.
JAQUINO (comes back)
Where was I? She’s not looking at me.
MARZELLINE
There he is – he’s starting again!
JAQUINO
When will you say yes?
It could well be today.
MARZELLINE (aside)
Alas, he embitters my life!
(to Jaquino)
Now, tomorrow and forever, no, no!
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JAQUINO
Tu es vraiment de pierre,
aucun souhait, aucune prière ne te touche.
MARCELLINE (en aparté)
Il faut que je me fasse dure avec lui,
il reprend espoir au moindre signe.
JAQUINO
Ainsi tu ne changeras pas d’avis ?
Qu’en dis-tu ?
MARCELLINE
Tu pourrais partir maintenant.
JAQUINO
Comment ?
Tu veux m’empêcher de te regarder ?
Cela aussi ?
MARCELLINE
Reste donc là.
JAQUINO
Tu m’as si souvent promis...
MARCELLINE
Promis ?
Non, cela dépasse la mesure !
JAQUINO
Au diable ces éternels frappeurs !
JAQUINO
Du bist doch wahrhaftig von Stein,
kein Wünschen, kein Bitten geht ein.
MARZELLINE (für sich)
Ich muß ja so hart mit ihm sein,
er hofft bei dem mindesten Schein.
JAQUINO
So wirst du dich nimmer bekehren?
Was meinst du?
MARZELLINE
Du könntest nun geh’n.
JAQUINO
Wie?
Dich anzusehen, willst du mir wehren?
Auch das noch?
MARZELLINE
So bleibe hier steh’n.
JAQUINO
Du hast mir so oft doch versprochen ...
MARZELLINE
Versprochen?
Nein, das geht zu weit!
JAQUINO
Zum Henker das ewige Pochen!
JAQUINO
Truly you are made of stone,
no wish, no plea can move you.
MARZELLINE (to herself)
I must be hard with him,
he hopes at the smallest sign.
JAQUINO
Then will you never change your mind?
What do you think?
MARZELLINE
You might as well go.
JAQUINO
What?
Will you forbid me to look at you?
Even that?
MARZELLINE
Stay here then.
JAQUINO
Still, you have so often promised me...
MARZELLINE
Promised?
No, that’s going too far!
JAQUINO
The Deuce take that endless knocking!
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MARCELLINE
Me voici enfin libre !
Ce bruit est le bienvenu
j’étais anxieuse à en mourir.
JAQUINO
Elle était vraiment inquiète,
qui sait si je n’ai pas réussi.
MARCELLINE (seule)
Pauvre Jaquino… J’étais bien bonne avec lui, mais
voici que Fidelio est arrivé chez nous et depuis ce
temps tout est changé.
N° 2 : Air
MARCELLINE
O puissé-je être déjà unie à toi,
et t’appeler mon époux !
Une jeune fille, il est vrai, ne doit pas avouer
la moitié de ce qu’elle pense
mais dès lors que je n’ai pas
à rougir d’un tendre baiser passionné,
dès lors que rien au monde ne nous importune.
(Elle soupire et met ses mains sur sa poitrine.)
L’espoir emplit déjà mon cœur
d’un doux plaisir inexprimable ;
comme je vais être heureuse !
Dans le repos intime de ma demeure
je me réveille chaque matin,
nous nous saluons pleins de tendresse,
le labeur chasse les soucis.
Et le travail fini,
la douce nuit s’approche
MARZELLINE
So bin ich doch endlich befreit!
Das ist ein willkommener Klang,
es wurde zu Tode mir bang.
JAQUINO
Es ward ihr im Ernste schon bang,
wer weiß, ob es mir gelang.
MARZELLINE (allein)
3 Armer Jaquino … Ich war ihm sonst recht gut, da
kam Fidelio in unser Haus und seit der Zeit ist
alles verändert.
Nr. 2: Arie
MARZELLINE
4 O wär’ ich schon mit dir vereint,
und dürfte Mann dich nennen!
Ein Mädchen darf ja, was es meint,
zur Hälfte nur bekennen.
Doch wenn ich nicht erröten muß,
ob einem warmen Herzenskuß,
wenn nichts uns stört auf Erden –
(seufzt und legt die Hand auf die Brust)
Die Hoffnung schon erfüllt die Brust,
mit unaussprechlich süßer Lust;
wie glücklich will ich werden!
In Ruhe stiller Häuslichkeit
erwach’ ich jeden Morgen,
wir grüßen uns mit Zärtlichkeit,
der Fleiß verscheucht die Sorgen.
Und ist die Arbeit abgetan,
dann schleicht die holde Nacht heran,
MARZELLINE
At last I am set free!
That is a welcome sound.
I was frightened to death.
JAQUINO
She was seriously frightened,
who knows, I might have succeeded.
MARZELLINE (alone)
Poor Jaquino … I used to like him well enough;
then Fidelio came to our house, and since that
time everything is changed.
No.2: Aria
MARZELLINE
Oh, were I now united with you,
and might call you Husband!
What it would mean, a maiden can
only half admit.
But when I do not have to blush
at a warm and heartfelt kiss,
when nothing on earth can disturb us –
(sighs and lays her hand on her breast)
Hope already fills my breast
with inexpressibly sweet delight:
how happy I shall be!
In the peace of quiet domesticity
I shall awake each morning,
we shall greet one another tenderly,
toil will banish care.
And when the work is finished,
then blessed night will creep on,
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où nous nous reposons de nos peines.
L’espoir emplit déjà mon cœur
d’un doux plaisir inexprimable ;
comme je vais être heureuse !
ROCCO (entre)
Marcelline, Fidelio n’est-il pas encore de retour ?
MARCELLINE
Le voici !
(Léonore entre. Elle porte un pourpoint sombre, un
gilet rouge, des culottes sombres, des bottes
courtes, une large ceinture de cuir noir avec une
boucle de cuivre ; ses cheveux sont pris dans un
filet. Sur le dos elle porte un panier avec des
vivres, sur les bras des chaînes qu’en entrant elle
dépose à la loge du portier ; une boîte de métal
fixée à une corde pend à son côté.)
ROCCO
Cette fois-ci tu t’es trop chargé.
LÉONORE
Je dois avouer que je suis un peu fatigué. Le
forgeron a été si long à réparer les chaînes.
ROCCO
Sont-elles maintenant en bon état ?
LÉONORE
Aucun des prisonniers ne les brisera.
dann ruh’n wir von Beschwerden.
Die Hoffnung schon erfüllt die Brust,
mit unaussprechlich süßer Lust;
wie glücklich will ich werden!
ROCCO (auftretend)
5 Marzelline, ist Fidelio noch nicht zurückgekommen?
MARZELLINE
Da ist er!
(Leonore tritt auf. Sie trägt ein dunkles Wams, ein
rotes Gilet, dunkles Beinkleid, kurze Stiefel, einen
breiten Gürtel aus schwarzem Leder mit einer
kupfernen Schnalle; ihre Haare sind in eine
Netzhaube gesteckt. Auf dem Rücken trägt sie ein
Behältnis mit Lebensmitteln, an den Armen Ketten,
die sie beim Eintreten an dem Stübchen des
Pförtners ablegt; an der Seite hängt ihr eine
blecherne Büchse an einer Schnur.)
ROCCO
Diesmal hast du dir zuviel aufgeladen.
LEONORE
Ich muß gestehen, ich bin etwas müde. Der Schmied
hatte so lange an den Ketten auszubessern.
ROCCO
Sind sie jetzt gut gemacht?
LEONORE
Keiner der Gefangenen wird sie zerbrechen.
then we shall rest from our troubles.
Hope already fills my breast
with inexpressible sweet delight:
how happy I shall be!
ROCCO (entering)
Marzelline, is Fidelio not back yet?
MARZELLINE
There he is!
(Leonore enters. She wears a dark doublet, a red
waistcoat, dark breeches, short boots, a broad
belt of black leather with a copper buckle; her hair
is worn in a net cap. On her back she carries a
pannier with provisions, in her arms are chains
which, as she enters, she sets down at the
porter’s lodge; a metal tin on a cord hangs at her
side.)
ROCCO
This time you have taken too much upon yourself.
LEONORE
I must admit I am a little tired. The blacksmith
took so long repairing the chains.
ROCCO
Are they well made now?
LEONORE
None of the prisoners will be able to break them.
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ROCCO
Bien, tu en auras récompense.
LÉONORE
Oh ! ne croyez pas qu'à cause de la récompense
seulement…
ROCCO
Silence ! Crois-tu que je ne puisse lire dans ton
cœur ?
N° 3 : Quatuor
MARCELLINE (en aparté)
Un émotion étrange
me prend le cœur ;
il m’aime, c’est clair,
je serai heureuse.
LÉONORE (en aparté)
Que le danger est grand,
que le rayon d’espoir est faible !
Elle m’aime, c’est clair,
ô peine sans nom !
ROCCO (en aparté)
Elle l’aime, c’est clair,
oui mon enfant, il sera à toi !
Un bon, un jeune couple,
ils seront heureux !
JAQUINO (en aparté)
Mes cheveux se hérissent,
le père est consentant,
ROCCO
Gut! Dein Lohn soll auch nicht ausbleiben.
LEONORE
O glaubt nicht, daß ich nur des Lohnes wegen ...
ROCCO
Still! Meinst du, ich kann dir nicht ins Herz sehen?
Nr. 3: Quartett
MARZELLINE (für sich)
6 Mir ist so wunderbar,
es engt das Herz mir ein;
er liebt mich, es ist klar,
ich werde glücklich sein!
LEONORE (für sich)
Wie groß ist die Gefahr,
wie schwach der Hoffnung Schein!
Sie liebt mich, es ist klar,
o namenlose Pein!
ROCCO (für sich)
Sie liebt ihn, es ist klar,
ja, Mädchen, er wird dein!
Ein gutes, junges Paar,
sie werden glücklich sein!
JAQUINO (für sich)
Mir sträubt sich schon das Haar,
der Vater willigt ein,
ROCCO
Good! Your reward will not be wanting.
LEONORE
Oh, do not think it is only for the reward...
ROCCO
Hush! Do you imagine I cannot see into your
heart?
No.3: Quartet
MARZELLINE (aside)
So strange I feel,
my heart is gripped;
he loves me, it is clear,
I shall be happy!
LEONORE (aside)
How great is the danger,
how weak the ray of hope!
She loves me, it is clear,
oh, nameless pain!
ROCCO (aside)
She loves him, it is clear;
yes, maiden, he will be yours!
A good young couple,
they will be happy!
JAQUINO (aside)
My hair stands on end,
the father is willing,
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quelle étrange peine,
il n’y a aucun remède !
(Jaquino se retire dans sa loge.)
ROCCO
Écoute, Fidelio, je te donne la main de ma fille.
Vous vous aimez bien, n’est-ce pas ? Mais ce
n'est pas tout…
(Il fait le geste de compter de l’argent.)
N° 4 : Air
ROCCO
Si de plus l’on n’a pas d’argent,
on ne saurait être tout à fait heureux ;
la vie se traîne tristement,
maint souci s’empare de vous.
Mais quand les sous roulent et tintent dans la poche,
le destin est votre prisonnier,
l’or vous accorde l’amour et la puissance
il apaise les désirs les plus audacieux.
Le bonheur, comme un valet, veut son salaire,
c’est une belle chose que l’or,
c’est une précieuse chose que l’or.
Quand on ajoute rien à rien
la somme est et reste maigre ;
qui à table ne trouve que l’amour,
aura faim après le repas.
Que la fortune vous sourie aimablement,
qu’elle bénisse et dirige vos efforts ;
la bien-aimée dans les bras, l’argent dans
l’escarcelle,
vivez alors beaucoup d’années.
Le bonheur, comme un valet, veut son salaire,
c’est un puissant moyen que l’or.
mir wird so wunderbar,
mir fällt kein Mittel ein!
(Er geht in seine Stube zurück.)
ROCCO
7 Höre, Fidelio, ich gebe dir meine Tochter zur Frau.
Ihr habt euch herzlich lieb, aber das ist noch nicht
alles ...
(Er macht die Gebärde des Geldzählens.)
Nr. 4: Arie
ROCCO
8 Hat man nicht auch Gold beineben,
kann man nicht ganz glücklich sein;
traurig schle
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关于艾滋病ppt课件精益管理ppt下载地图下载ppt可编辑假如ppt教学课件下载triz基础知识ppt
sich fort das Leben,
mancher Kummer stellt sich ein.
Doch wenn’s in den Taschen fein klingelt und rollt,
da hält man das Schicksal gefangen,
und Macht und Liebe verschafft dir das Gold
und stillet das kühnste Verlangen.
Das Glück dient wie ein Knecht für Sold,
es ist ein schönes Ding, das Gold,
es ist ein goldnes Ding, das Gold.
Wenn sich Nichts mit Nichts verbindet,
ist und bleibt die Summe klein;
wer bei Tisch nur Liebe findet,
wird nach Tische hungrig sein.
Drum lächle der Zufall euch gnädig und hold,
und segne und lenk’ euer Streben;
das Liebchen im Arme, im Beutel das Gold,
so mögt ihr viel Jahre durchleben.
Das Glück dient wie ein Knecht für Sold,
es ist ein mächtig Ding, das Gold.
strange it is to me,
I see no way out!
(Jaquino returns to his lodge.)
ROCCO
Listen, Fidelio, I'll give you my daughter’s hand.
You love one another truly, but that isn't
everything…
(He mimes as if counting money.)
No.4: Aria
ROCCO
If you don’t have money too,
you cannot be really happy;
life drags sadly by,
many an anxiety sets in.
But when it clinks and rolls in your pockets,
fate is then your prisoner,
and money will bring you power and love
and satisfy your wildest dreams.
Luck, like a servant, works for wages;
it’s lovely thing, is money,
it’s a precious thing, is money.
If you add nothing to nothing
the total is and stays small;
if you find only love at meal times,
you’ll be hungry afterwards.
Then let fortune smile kindly upon you,
and bless and guide your efforts;
your sweetheart in your arms, money in your
purse,
so may you live many years.
Luck, like a servant, works for wages;
it’s a mighty thing, is money.
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LÉONORE
Vous parlez à votre aise, Maître Rocco, mais il y a
autre chose…
ROCCO
Et que sera-ce donc ?
LÉONORE
Votre confiance ! Je vous vois si souvent revenir
épuisé des cachots souterrains. Pourquoi ne me
permettez-vous pas de vous aider ?
ROCCO
Tu sais que j’ai l'ordre le plus strict de ne laisser
personne approcher les prisonniers d’État. Et il y a
un cachot où je ne permettrai jamais que tu ailles.
MARCELLINE
Là où se trouve le prisonnier dont tu as déjà parlé
quelquefois ?
LÉONORE
Y a-t-il longtemps qu’il est prisonnier ?
ROCCO
Plus de deux ans !
LÉONORE
Deux ans ! Ce doit être un grand criminel…
ROCCO
Ou bien il a de grands ennemis… Mais il n’en a
plus pour longtemps !
LEONORE
9 Ihr könnt das leicht sagen, Meister Rocco, aber es
gibt noch etwas…
ROCCO
Und das wäre?
LEONORE
E