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duby roman de la rose
H T 0 [ S 'apprecier . aux riva­ : eelui qui /ir elait Ie .Ies qui se ~ui, en un LE .ROMAN etail une 'ir plus de igeante, et DE LA ROSE :lit Hail de le disaient toutes les isme clas- Ius que Ie ~vidence - Ie modele Ies sexes. ~ voile, de qu'un tru­ nander si, Ie vecteur .coche pas ~ritable, el lrques for­ ~nt it poser t-il pas en ne portion amour du :courbant. de la, fine les soutin­ issance ele 1pas alors lerche que ~ '.I i, I t fossil] len et archi' de leI nique trace~ gressi qu'au pourt agric( doux, cham passe Hers i ont e: jOllrS longu 1220 rait jt mode unsy aUK 11 nOllS beau: ombr es historiens du Moyen Age se sont mis depuis peu agratter la terre. En certains points du sol, en eifel, dans les tourbieres, les bancs d'argile, les sables, on parvient parfois a recueillir les restes, fossilises durant des millenaires, accumules en couches successives, du pol­ len et des spores de la flore environnante. Ces depots constituent comme les archives mkroscopiques de la nature vegetale. Les compulser, dater chacul1 de leurs feumets, y mesurerla part qui revient a chaque formation bota­ nique, c'est atteindre a la vision claire d'une histoire dont it n'etait alors de traces qu'indistinctes et discontinues, l'histoire d'un paysage et de sa pro­ gressive domestication: dans Ie Nord de la France, depuis Ie IX" siecle jus­ qu'au debut du xme, alors qu'une legere oscillation climatique, infime et pourtant de grande consequence dans l'etat tres rudimel1taire des techniques agricoles, rendait les etes un peu moins humides, les hivers un peu plus doux, la fore~ la broussaille, la friche ont sans cesse recule devant les champs et les vignobles. Le mouvemenl, d'abord hesitan~ s'est precipite passe l'An Mil. Cent ans plus tard, il bouleversait tout. Des milliers et des mU­ liers de menages paysans, aventures aux lisieres des landes et des marais, ont extirpe, bnlle, draine, ouvert des sillons, plante des ceps, refoulant tou­ jours plus loin les aires improductives. Si j'evoque en premier lieu cette longue entreprise, ces interminables fatigues, c'est qu'elles aboutissent entre 1220 et 1230 au verger du Roman de la Rose et que sans eUes Ie bouton n'au­ rait jamais ecIos. Car les rapports de societe se fondaient en ce temps sur Ie mode de production seigneurial, c'est-a-dire sur des inegalites abruptes, sur un systeme toujours plus perfectionl1e de taxes et de redevances qui livraient aux mains de quelques heureux tout le fruit des conquetes rustiques. Ce que 'nous appelons la feodalite laissait les tJ'availleurs a peu pres nus, afin que de beaux chevaliers aux mains blanches pussent 'etendre leur amie sous les lombrages de mai et faire avec quelques raffinements l'amour. 1423 LE ROMAN DE LA ROSE Nulle part en Emope la croissance rurale n'avait ete plus vive qu'en lIe-de­ France, et Ie- pouvoir politique Ie plus vigoureux, aux ressources les plus abondantes, Ie mieux capable d'entretenir autour de lui Ia recondite de toutes les creations de l'esprit, avait fini par se fixer au milieu de ces cam­ pagnes prosperes. C'est la que la premiere partie du Roman fut ecrite, dans les triomphes du Paris capetien, au lendemain de Bouvines, au Iendemain des chevauchees qui courbaient Ie Languedoc sous la domination fran~aise, a l'avenement d'un roi tout jeune que bientot ron nommerait Saint Louis et qui serait l'arbitre de toute la chretiente. Au moment, ou, dans Notre-Dame, 1'« art de France», Ie gothique, se montrait dans son accomplissement, ou se deployaient les polyphonies de Perotin, ou les maitres commen~ient it reveler a des etudiants eblouis Ie corps entier, merveilleux, bouleversant, de la philosophie grecque. Au moment ou, deja, les signes avant-coureurs auraient pu se discerner d'un rapide ralentissement de l'expansion agraire. Mais personne alors n'y prenait garde, dans l'aisance et Ie bonheur de vivre ou Ie labeur des rustres et les generosites du roi victorieux maintenaient les gens du grand monde. Pla~ons donc l'reuvre de Guillaume de Lorris au faite d'un edifice culturel dont la construction s'etait poursuivie pendant des siecles, dont les premiers soubassements s'etaient mis en place a l'oree des progres agricoles. Pour saisir Ie plein sens de l'reuvre et comprendre ce que fut sa destinee, il faut pousser jusqu'aux assises de cette culture que les contemporains avec jus­ tesse ont definie comme etant la culture des cours. «Courtoise}): partons de ce mot roman et des deux termes latins dont il derive. Dun, curtis, designe la demeure noble au centre d'un grand domaine; l'autre, curia, un «parle­ menh, un groupe d'hommes reunis autour de leur chef pour discuter avec lui, aider Pal' leurs conseils a regler les affaires communes. La rencontre de ces deux vocables reflete assez bien ce que fut la feodalite, qui s'enracine it la fois dans la seigneurie rurale et dans la compagnie militaire. La feodalite, c'est Ie morcellement du pouvoir. Le mouvement qui la fait prendre corps etait en marche des la fin du IX" siecle, quand, dans les regions qui formc­ rent la France, les rois carolingiens cesserent de tenir en bride leur noblesse. Des grands, jusqu'alors les mandataires du sOllve-rain, quelques aventuriers aussi, implanterent alors des dynasties autonomes dans les principaux points d'appui de la defense publique. Parmi les vingt, les trente villages environnant ces forteresses, l~s « siees» se proclamcl'ent charges par Dieu de clefenclre Ie peuple et de Ie diriger. Les possesseurs des plus belles terres, cellX qui vivaient entoures d'une troupe de sel'viteurs et de tenanciers, qui avaient du temps, de quoi s'armer convenablcment, s'entrai­ ner, Ie loisir de tenir a tour de role garnison et de suivre les expeditions loin­ taines, de gUt s'aITOf devaie trui, It leur SE social, 1a villi s'etaie bien Ie chefdl leur e depen: pait P< certes, celles specia droit, I Ie patl d'arml Ie seig mains saux.1 les vel valeur guerri et les pI'emi ne rie. s'ecar1 Roma courtc dontr Le del des ga merci Un lIll s'etfor nllire, d'llne brusq<; 1424 i ~ ,~ ~ci;@·'-; Ie-de­ s plus ite de . cam­ , dans :main ll,;'aise, mis et Jame, , Oil se ient it mt,de .treurs ~raire. ~ vivre ent les \ Jturel ~miers '. Pour il faut ~c jus­ ons de esigne pade­ ~r avec ltre de ldne it Idalite, : corps fOl'me­ e leur elques ellS les trente harges 's plus , et de entrai- LS loin- LE ROMAN DE LA ROSE taines, constituerent autoul' du chateau et de son maitre une petite escouade de guerriers permanents. Ces cavaliers, ces «chevaliers» comme on disait, s'arrogerent Ie monopole de l'action militaire. Les «pauvres », ceux qui devaient travailler de leurs mains, peiner sur leurs terres ou sur celles d'au­ trui, les desarmes, les vulnerables; durent acbeter aux bommes d'armes leur securite. Vers l'An Mil, une coupure tres francbe traversait ainsi Ie corps social, isolant des guerriers les paysans. Ceux-ci, les «vilains» -les gens de la villa, et par ce mot, dans une epoque ou les agglomerations urbaines s'etaient presque entierement dissoutes dans la ruralite, on entendait aussi bien la ville que Ie village -, etaient juges, punis, commandes, exploites. Le cbef deguerre leur prenait tout ce qu'ils ne parvenaient pas it dissimuler de leur epargne, les rares pieces d'argent qu'ils avaient pu gagner. Lui les depensait avec les chevaliers, ses hommes. Car l'equipe de combat n'echap­ pait pas seulement aux taxes. Elle en partageait les profits. Elle se trouvait certes, eUe aussi, soumise au seigneur, mais par des obligations honorables, ceUes que creait l'engagement vassalique - et les rites de l'hommage, plus specialement ce baiser echange de bouche, auquelles vilains n'avaient pas droit, entendait signifier clairement l'egalite _substantielle maintenue entre Ie patron et ses compagnons de guerre. Pour eux pas de service, sinon d'armes et de conseil, prestations nobles celles-ci et meritant recompense: Ie seigneur feodal qui voulait etre aime devait se montrer prodigue; de ses 1 mains ouvertes les ricbesses devaient se repandre sans cesse parmi ses vas­I saux. Pour eux pas de contraintes, sinon celles d'une morale dont les piliers, 1 les vertus de loyaute et de vaillance, vinrent soutenir Ie systeme entier des I valeurs aristocratiques et l'esprit de corps dont ils formaient l'armature. Les guerriers affrontaient la mort afin, pretendaient-ils, de protegeI' les pretres 1 1 et les travailleurs. Ce sacrifice leur valait d'etre sauves par les prieres des 1 j premiers, nOUlTis par les redevances des autres. Il leur donnait Ie droit de 1 ne rien faire, sinon leur metier de combattant, et de rire des que Ie danger s'ecartait. Nous touchons iei aux substructions sur quoi s'est bati Ie premier Roman, it cette barriere infranchissable dressee entre les vilains et Ie monde courtois, cette mur3.ille Oil s'enferme strictement Ie jardin des plaisirs et dont l'oisivete garde la porte etroite. Le depart s'est donc pris dans la violence et la rusticite, dans la poussiere des galopades, les brasiers dresses devant les tours de bois pour reduire it merci les assieges, les coups d'epee, les heaumes ebreches, les tumultes. Un nnivers guerrier, vehement, masculin que d'autres hommes, les clercs, s'effon;;aient, pour calmer nn peu les chevaliers et les empecher de trop nuire, de terroriser et de benir. Or Ie poeme de Guillaume de Lorris est d'une deli,catesse exquise, et Diseuse, une femme, qui ne' craint pas d'Hre brusquee,qui cherche it plaire, y parvient et tient en son pouvoir les 1425 TLE ROMA:-.J DE LA ROSE I I jeu, rhommes. Ce raffinement, cette intrusion des valeurs feminines datent du I d'anuXIIC siecle, du temps fort des renssites agricoles. Des 1100, la seigneurie rap­ ! touteportait suffisamment pour donner aux hommes de guerre les moyens et Ie Iente~gout de se eiviliser, de s'ecarter un peu des rapines et des pillages, et, simul­ band!tanemeet, se relever de leurs prosternations devant les gens d'Eglise. On ne vaux,voyait deja plus guere en France de chateau ou les enfants du maitre ne fus­ Ia haisent pas eduques par des precepteurs. C'etaient des pretres. Ils servaient suivr(d'abord dans la demeure noble a chanter la messe, a enterrer les morts, a Lesp:repousser les forces du mal a coup dc formules magiques. Leurs fonctions les gumemes impliquaient qu'ils sachent lire un peu de latin et qu'ils fussent pas­ naienses par l'ecole. lIs n'avaient pas tout oublie. La pliIpart etaient capables d'en­ entenseigner au moins l'ecriture; quelques-uns employaient leur savoir a rendre cices,les jeux de cour moins sauvages et, se rememorant quelques vel'S d'Ovide, de Stace ou de Lucain, it polir les rugosites des chansons de divertissement. «com quemDes chevaliers de plus en plul' nombreux purent ainsi se targuer d'etre eux­ nois,memes «lettres»; leurs epouses, leurs fiUes Ie furent plus t6t peut-etre, et grou}:davantage. Des mots, pris dans les dialectes de tous les jours, mais peu a peu leursstylises, ajustes aux melodies et composant, toujours plus distincts des par­ qui nlers populaires, Ie Iangage choisi du beau monde, devinrent a proprement seign!parler litterature. Celle-ci s'inaugure pour nous par des chefs-d'reuvre, des «flewchants qui avaient justement force l'admiration, que l'on avait juges dignes se pr(d'etre transcrits sur Ie parchemin comme l'etaient seuis jusqu'alors l'Ecri­ mail I ture, son commentaire et les classiques de la latinite. Par cette litterature se fascinfortifia l'ideologie chevaleresque. Des intellectuels c'est-a-dire des eccle­ de sesiastiques - coopererent a l'edifier. Mais ils vivaient dans Ia maison d'un qu'attprince, cherchaient d'abord a flatter ses gouls, et c'etait une fete profane nessequ'ils paraient. La vision du monde que ces poemes proposaient et que tous gOUV(les nobles partagerent echappa done a l'emprise de la morale de l'Eglise. allssi,Des que Ia culture courtoise prit de Ia vigueur, elle s'aftirma resolument autonome a l'egard de Ia culture des pretres, superieute, anterieurement ment les fi~formee, mais dont eUe s'acharnait it esquiver l'influence - agressive donc, larite~narguant les predications de penitence, les renoncements, invitant a jouir Etd'ade tous les plaisirs du monde. Voici pourquoi Ie premier Roman expulse a C'estIa fois du jardin Pauvrete, vertu majeure de l'autre morale, et Papelardie, c'est-a-dire la devotion. Deux femmes, mais fanees, denudees, detruites par comn ser d(les moineries, et qu'il faut ecarter du jeu. «COUf desceDepuis 1100, la prosperite favorisait aussi la renaissance des Etats, donc Ja les filrestauration dans la chretiente d'ul1e sorte de paix. Les el1treprises de croi­ I'un dsades cl1diguaiel1t la turbulence chevaleresquc) la refOlliaient vel'S Ie l'unedehors. Au-dedans, la guerre tendait a prendre insensiblement l'allure d'un 1426 It du rap­ etle mul­ In ne ~ fns­ £lient rts, a :tions t pas­ d'en­ ~ndre )vide, ment. ~ eux­ Te, et apeu s par­ ~ment e, des Lignes l'Ecd­ ure se ecele­ 1 d'un l'Ofane e tons Eglise. llment ement : done, 3. jouir mIse a 'lardie, tes par lone la le eroi­ ,"ers Ie re d'un LE ROMAN DE LA ROSE jeu, regIe, codifie, et les batailles, ceUe de reunions sportives, de combats d'amateurs qui s'echelonnaient, a dates prevues, de place en place, sur toute la bonne saison. Dans les tournois, ces batailles simulees aussi vio­ lentes que les vraies, jetant comme celles-ci les unes contre les autres des bandes hurlantes, furibondes, avides de tout prendre, des armes, des che­ vaux, des parures, l'adversaire pour Ie ranconner, mais d'ou, par principe, la haine etait excIue, la cheval erie trouva tout a la fois a se distraire, pour­ suivre son entrainement et raffermir Ie sentiment de sa superiorite sociale. Les princes Ie savaient bien qui emmenaient en tournee chaque printemps les guerriers de leur province. Celle-ci s'entrouvait soulagee, ceux-Ia reve­ naient aguerris, de surcroit charges de butin et de gloire. La «France» ­ entendons l'ile-de-France et ses abords fut la terre d'election de ces exer­ cices, ou les valeurs de prouesses s'exaW~rent, ou des la fin du XIIe siecIe la «courtoisie» imposait de laisser les dames designer et CGllrOnner les vain­ queurs. Au premier plan de ces grands spectacles que devenaient les tour­ nois, brillait de tout son eclat la «jeunesse». Ce mot designait alors Ie groupe des chevaliers qui avaient termine leur apprentissage, recu vel'S leurs 20 anssolennellement les armes et les insignes de leur metier, mais qui n'avaient pas encore trouve a s'etablir, a s'installer dans leur propre seigneurie et qui, en attendant, «tournoyaient». Tcnue par tous pour la «fleu.r» de la chevalerie, cette classe d'age nombreuse, car la « jeunesse» se proIongeait toujours plusieurs annees et souvent ne finissait pas - for­ mait Ie meilleur public des litterateurs, qui s'evertuaient alui plaire. Par la fascination qu'exer~it son style d'existence, la nostalgie que conservaient de ses plaisirs ceux qui ne les partageaient plus, et par l'ardeur tendue qll'attisait chez eUe l'appctit de saisir ce dont eUe se jugeait privee, la «jeu­ nesse» gouverna l'evolution des valeurs aristocratiques. En 1225, eUe la gouvernait eneore. La premiere partie du Roman de la Rose fut ecrite, eUe aussi, pour des «jeunes ». Son auteur, Ie heros auquel il s'identifie procla­ ment bien haut leur «jeunesse ». lIs voient celle-ci condllisant Ie ballet dont les figures se deploient dans Ie verger clos. Sur la «jeunesse» et les singu­ larites de son comportement doit donc se porter toute l'attention. Et d'abord sur ce qui les institue l'une et l'autre : sur une forme d'education. C'est bien la Ie plus important: Ie Roman ne se presente-t-il pas lui-meme comme un ouvrage d'initiation, un «art» de se bien conduire, de progres­ ser dans la perfection d'un style? Le lieu naturel de cette formation etait la «coU!'», la maisonnee du seigneur, Ie groupe de garcons dont s'entourait Ie descendant des chefs de chateaux de l'An Mil. AccueiHir, nourrir chez lui les fils de ses feudataires constituait en eifet l'un de ses premiers devoirs, I'un de cenx qu'impos~it Ie contrat vassalique. Un devoir et un droit: c'etait l'une des formes de sa;generosite, c'etait aussi Ie moyen tres sur d'assurer 1427 -_....._---------------------­ -r LE ROl\L\N DE LA ROSE sur la generation montante l'emprise de ses successeurs. Les jeunes gens lui etaient envoyes tres tot, au sortir del'enfance; ils s'initiaiel1t a l'escrime cava­ liere en compagnie des gar<;ons du maitre. Celui-ci les «adoubait», leur four­ nissait l'equipement militaire en meme temps qu'il armait ses fils, puis les «retenait», comme 1'0n disait, de longues annees encore, jusqu'a ce qu'ils succMassent a leur pere dans son fief. La cour etait d'abord cela. Dne espece de college, l'ecole de la chevalerie. Le particulier est que cctte ecole etait tres longue, que la plupart n'en sortaient jamais. La cour reunissait pour cela a des adolescents apprentis bon nombre de compagnons deja murs, d'anciens eleves devenant, faute de meilleur emploi, moniteurs. Sous cette forme, elle se transportait Ie temps venu, sur Ie champ de la bataille ou du tournoi, les plus jeunes en position d'« ecuyerS», conduisant les montures de renfort, por­ tant les armes des plus ages et s'instruisant a les voir combattre. Qu'elle s'engageAt dans les tumultes du combat ou s'adonnAt aux divertisse­ ments de la paix, detait Ie seigneur qui, de ses deniers, l'entretenait La cour dependait de sa «largesse». Ce qui explique la situation de cette valeur au creur de l'ethique chevaleresque, au centre des perfections imaginaires dont Guillaume de Lorris entreprit de presenter !'image, l'eloge ininterrompu de la munificence seigneuriale et la condamnation, Ie rejet dans les tenebres exterieures, des attitudes dont eUe est la negation, l'avarice et la convoitise. La courtoisie, et par eUe toute la societe aristocratique, reposait SUI' la lar­ gesse, et les clercs de cour, complaisamment, feignaient de confondre celle­ ci avec la charite du christianisme, avec Ie mepris des richesses que les sages de l'Antiquite pai'enne avaient celebre. On voit en ce point precis les struc­ tures economiques et l'ideologie s'articuler: les vHains produisent la richesse; Ie sire legitimement s'en empare, mais il ne saurait la garder pour lui; il doit la redistribuer parmi toute la chevalerie, et d'abord parmi la jeu­ nesse. De cette redistribution la cour est l'organe - ce que la cour du roi de France resta jusqu'en 1789 Ie moteur en est Ia largesse. Par eUe, les «jeunes» sont maintenus en dependance et 1'0n sent pour cela la cour tout envahie par l'envie portee a ceux qui sont maltres de leur argent, par l'im­ patience de succMer, de disposer enfin d'un bien, de rentes qui ne vicn­ draient plus d'un patron dont il faut supporter les humeurs mais de tenanciers qu'on maimene, par nne guerre sourde contre les seniores. Ce mot est riche de resonances: en meme temps que les nantis, Hdesigne - et c'est la son sens primitif les plus ages, marquant bien, dans la texture de la societe courtoise, la confusion entre position economiqne et classe d'age. La jennesse done ronge son frein. Mais eUe est domptee par la largesse. Car Ie seigneur distribue les prix. II organise nne competition, un concours qui ne s'interrompt pas tant que dure I'Mucation chevaleresque, qui se prolonge bien au-dela de l'adoubement dans l'interminable espoir d'etabljssement qui lui sue, de la jE loyaux encha! La lar~ bornes belles l'avoir Parmi cesse . cheval les gUt femini decisi1 de par et risq lignag qu'un - am l'herii: maiso blait I l
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