Alain Lemaréchal
Séries verbales et prépositions : incorporation et décumul des
relations
In: Faits de langues n°9, Mars 1997 pp. 109-118.
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Lemaréchal Alain. Séries verbales et prépositions : incorporation et décumul des relations. In: Faits de langues n°9, Mars 1997
pp. 109-118.
doi : 10.3406/flang.1997.1145
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/flang_1244-5460_1997_num_5_9_1145
Séries verbales et prépositions :
incorporation et déciumiides relations
Alain LemaréchaT
On a surtout étudié les séries verbales, dans une perspective diachronique, comme
lieu d'émergence d'un certain nombre de classes d'outils grammaticaux: pré-
/postpositions (Givon, Hagège), marques d'aspect-temps, de mode, mais aussi
ďobjectivation; j'avais insisté (Lemaréchal 1989, mais déjà Halliday 1959) sur le fait
que dans la synchronie même de nombreuses langues, les pré-/postpositions restent,
envers et contre tout, des verbes, c'est-à-dire une sous-classe de verbes à usage plus
ou moins spécialisé1. Les séries verbales méritent aussi d'être étudiées en synchronie,
elles posent en effet des problèmes qui s'inscrivent dans un certain nombre de débats
sur:
* formalisation et diversité des langues,
* cognition et universalité des représentations,
et, d'une manière générale, sur la sémantique de la grammaire (plutôt que l'iconicité
de la syntaxe) et les rapports entre forme et sens.
1 / SÉRIES VERBALES ET RELATEURS
Nous nous limiterons ici aux séries verbales où l'un des verbes semble - mais voilà
bien des apparences à haut risque ďethnocentricité! - l'équivalent d'une de nos
prépositions. Prenons quelques exemples (Givon, Syntaxi, p. 179)2 :
* CNRS-URA 1035 LAND1SCO, Université de Strasbourg H.
1 . Cf. Lemaréchal 1989, Les parties du discours, chap. Ш.
2. Les verbes sériels servent aussi à exprimer l'aspect et le temps, la direction, le causatif, et
également des procès unitaires dans une langue comme le français ou l'anglais (co-
lexicalisation).
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(yatye) iywi awá utsi ikù "le garçon ferma la porte"
garçon prendre porte fermer
(yoruba)mo fi àdé gé nâkâ "je coupai le bois avec la
je mettre machette couper bois machette" 3
(yoruba)mo so mn 9 "je te dis"
je dire donner toi
(igbo) ç gbàrà 9S9 gáa ahyà "il courut au marché"
il courir aller marché
(efik) nám útom émi ni mi "fais ce travail pour moi"
faire travail ce donner moi
Parmi les problèmes que posent les séries verbales, nous en aborderons deux
relevant du domaine sémantico-cognitif :
1) dans quelle mesure les "primitifs" mis en oeuvre par les verbes sériels
divergent-ils de ceux mis en jeu par les pré-/postpositions des langues à pré-
/postpositions?
2) le fait que les langues à séries verbales expriment un événement par une série
de verbes implique-t-il que cet événement soit décomposé en plusieurs procès, sinon
en plusieurs événements?
2 / "Cognitive package" et "grammatical package" : le rôle des marques
intégrattves
Givón, dans la première de ses deux contributions à Approaches to
Grammaticalization, sur "Serials verbs and the Mental Reality of "Event" :
Grammatical vs. Cognitive Packaging" (p. 80 à 127), rappelle que le problème a
donné lieu à deux attitudes opposées (p. 84) :
"In approaching the relation between grammar and cognition, one may adopt either one of
two extreme positions. These positions may be given as the two alternative approaches to
cross-cultural translation. Consider the standard 3-line linguistic transcription of an event
clause:
Line 1 : event clause in the source language
Line 2 : morph-by-morph linguistic gloss
Line 3 : free meaning translation
3 . Givon traduityî par "take", le sens en est plutôt "mettre, placer".
Séries verbales et prépositions : incorporation et décumul des relations 111
Position A, which I will call the extreme universalist position (cf. Katz, 1978), holds that
line-3 is the proper translation of line-1, thus an adequate representation of the cognized
event in the source language.
Position B, which I will call the extreme relativist position, holds that line-2 is the proper
translation of line-1, thus an adequate representation of the cognized event in the source
language. Extreme universalists thus argue from translation to cognition. Extreme
relativists argue - after Whorf(l 956) - from grammar to cognition."
Givón souligne ensuite (p. 86) le risque de circularité :
"One takes for granted the complete isomorphism between the cognitive package called
"event", and the grammatical package called "proposition" (or "sentence", or "clause").
Grammatical packaging is of course relatively easy for the linguist to define. Cognitive
packaging is then left undefined. One winds up then with an inevitable circularity:
Grammar is first used to define cognition, and then is said to correlate with it"
Pour échapper à cette circularité, Givón propose dans cet article d'étudier la
probabilité d'occurrence de pauses dans une série verbale vs entre deux verbes en
structure de coordination/subordination : la probabilité d'occurrence de pauses est
très faible sinon nulle dans le cas des séries verbales.
Ce faisant, a-t-il démontré qu'il y a un seul événement du point de vue cognitif? Je
pense qu'il n'a démontré en fait qu'une chose : à savoir qu'il y a une différence
d'intégration^ entre VI et V2 dans une série verbale et entre VI et V2 coordonnés -
ce qui, dans certaines langues, va de pair avec, par exemple, la mise en facteur
commun pour les deux verbes d'une série verbale des marques personnelles, marques
d'aspect-temps, etc.
3 / "Package" d'événements/de verbes ou "paquet de relations"?
Le problème n'est pas bien posé, ou plutôt dépend trop de la définition qu'on va
donner de "procès" ou d'"event" : scénario particulier global - qui peut donc être
complexe - ou bien action individualisée; elle néglige le fait même qui est au centre
de la question: la complexité indifférenciée du réel et la capacité d'analyse et
d'abstraction caractéristique de nos représentations.
Le problème est plutôt de savoir si une pluralité de verbes représente une pluralité
de représentations; mais, il suffit de s'exprimer ainsi pour que l'artifice ou la naïveté
4. Qu'il faut considérer comme une véritable marque (catégorielle), au sein de "marques
superposées", cette différence d'intégration traduit qu'un événement/scénario global (absence
de pause) s'analyse en plusieurs actions-facettes.
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de la question ressorte : "X coupe du bois avec une machette", "X utilise une
machette pour couper du bois", "X machette du bois" (♦ en fiançais), etc., ne font que
transcrire le fait qu'il y a plusieurs relations ("paquet de relations", Culioli) entre "X",
"bois", "machette", "couper", et que certaines de ces relations seront exprimées à
travers une construction verbale, une préposition, etc., ou laissées implicites, comme
celle entre X et la machette en français - l'homme qui coupe le bois avec une
machette est pourtant au moins durant cette opération "un homme à la machette".
Les définitions en termes de nombre de procès apparaissent inadéquates et sont en
effet circulaires : il fout parler en termes de nombre non de verbes mais de relations,
et tenir compte de la façon dont ces relations sont hiérarchisées et intégrées.
Pour cela, il est nécessaire d'adopter un type de représentation unique pour les
verbes, les relateurs et tout ce qui assure l'expression d'une relation. Nous adopterons
une symbolisation au moyen de diverses formes de/fx,...) : V(x,...) pour les verbes et
R(X,z) pour les autres marques de relation, à savoir les relateurs5, mais aussi les
marques intraverbales spécifiant le rôle sémantique du sujet ou de l'objet - c'est-à-dire
marques de voix proprement dites et marques d'applicatifs et autres formes verbales
ďobjecrjvisation spécifiant le rôle de l'objectivé.
4 / Intégration, incorporation et décumul
Le problème comporte, comme les considérations qui précèdent l'ont suggéré,
plusieurs dimensions. La première relève de l'intégration, conçue à partir de
maintenant comme une véritable marque6.
Comparons la situation d'une langue comme l'anglais où un verbe triactanciel
comme "écrire" est suivi de deux compléments directs, celle d'une langue comme le
fiançais où intervient un syntagme prépositionnel (plus ou moins identique à ceux
exprimant les circonstants), celle d'une langue à applicatif comme le kinyarwanda où
le destinataire est promu comme objet (objectivation) au moyen d'une forme spéciale
du verbe comprenant un suffixe spécial d'applicatif (-/>- dans le cas présent), et celle
d'une langue à série verbale :
5. X y represents aussi bien un nom ("le vélo avec le guidon chromé"), un verbe (complément
de verbe), une prédication plus ou moins étendue (le verbe et ses actants), une proposition
(adverbes et syntagmes adverbiaux de phrase), une énonciation (adverbes et syntagmes
adverbiaux dénonciation) : pour cette répartition en niveaux avec un emploi étendu àesf(x,...)t
cf. Dik 1989 et Lemaréchal, Zéro(s), chap. П, à paraître.
6. Les pauses, les différences de tempo, de registre et de courbe intonative, tout phénomène
démarcatif, constituent autant de marques intégratives indiquant des regroupements d'unités au
sein d'unités plus vastes.
Séries verbales et prépositions : incorporation et décumul des relations 113
V'écrire" +О1 + О2
Vécrire" +O+"à"N
Vécrire" -MApplic + Ol + 02
Vfdire" +O +V2"dcmner" +O
Vj "prendre" + O + V2"parler-á" + O
angl:
fr:
kinya:
yoraba
ijo:
write someone something
dire qqch à qqn
n-da-andik-ir-a umubyéeyi waanjye
urwaandiko?
: mo sç mn 98
yé аЦ-гц u Ъ§9
On a une échelle qui va du décumul de sèmes à une incorporation des mêmes sèmes
dans un seul signifiant non segmentable, via une incorporation avec des signifiants
isolables :
décumul incorporation
avec des signifiants
segmentables
incorporation
dans un signifiant
non segmentable
5 / Représentations des rôles sémantiques : des R(X,z) et des s(X,z)
Avant d'aller plus loin, revenons sur le problème de la représentation des actants
du verbe et de leurs rôles. Nous représenterons le rôle de chaque actant participant à
une relation au moyen d'une fonction R représentant une catégorie de rôles10 :
8
n- da- andik -ir -a umubyéeyi waanjye urwaandiko
PerslsgMPrés écrire MApplic MAsp mère ma lettre
"j'écris une lettre à ma mère"
mo sç fun 9 "I said to you" (yoruba)
I say give you
9. yé аЦ -nj u bç "dis lui quelque chose!" (ijo)
chose prendre MAsp lui s'adresser (Williamson, p. 35)
10. On ne peut représenter un verbe transitif simplement par vnf(x,y) ou un verbe ditransitif
par vaxf(x,y,z); les rôles de x vs y vs z ne pourraient être définis que par référence à un/
particulier : par exemple, pour "donner", x ne pourra être défini - si l'on admet l'assimilation
discutable (cf. Lemaréchal 1995) de la première place d'argument d'une fonction predicative
logique avec le rôle d'un premier actant d'une forme verbale active d'une langue de type
accusatif - que comme "donateur", le rôle čty comme "don", celui de z comme "donataire",
c'est-à-dire entièrement par leurs rôles respectifs dans l'action particulière de "donner"; et ainsi
de suite pour "dire", etc. Les ensembles de x, y et z (les "types") ne seront définissables que,
par rapport à chaque fj.
Or, ces "donateur", "diseur", etc., sont à catégoriser (c'est-à-dire à rassembler dans une
catégorie opposée à d'autres) comme remplissant un certain rôle récurrent avec une certaine
catégorie de verbes, c'est-à-dire avec une certaine catégorie de/ De plus, comme les rôles
peuvent se retrouver pour des arguments d'une catégorie de/à une autre ("dire qqch à qqn" >
"parler à qqn"), il ne suffit pas de catégoriser les/ il est nécessaire de catégoriser également
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R(V,x)
et ainsi de suite pour chaque participant contrôlé :
Rx(V,x) par exemple Rx"agenf'(V,x)
Ry(V,y) Ry>tient"(V,y)
R^V^) R/destinataire"(V,z), etc.
tels que :
Pour les actants contrôlés par le verbe sans dérivation particulière, les rôles R ne sont
que des éléments du sens de ce verbe, des sèmes (s) qu'on doit aussi représenter au
moyen dcf(x,.. .), en l'occurrence des s(V,...) :
fv(x,...)->s1(V,x)^s2(V,y)...
Dans le cas des applicatifs :
n- da- andik -ir -a umubyéeyi waanjye urwaandiko
Perslsg MPrés écrire MApplic MAsp mère ma lettre
"j'écris une lettre à ma mère"
le R supplémentaire correspond à un signifiant intraverbal :
V(x,...)AR_/r_(V,z)
II ne s'agit donc plus ici du simple ajout d'un rôle sémantique, mais de l'incorporation
d'une marque segmentale à la forme verbale.
Dans une partie des cas au moins, la relation peut être marquée par ailleurs
extérieurement au verbe, par un relateur, préposition, marque de cas, etc. :
V:fv(x,...)
les rôles R à travers l'ensemble du système de la langue (cf. Lemaréchal, à paraître, "Théories
de la transitivité ou théories de la valence : le problème des applicatifs").
En tout état de cause, il est au moins plus prudent de commencer ainsi, quitte ensuite à
supprimer - mais, par simplification - ce qu'aura peut-être eu de redondant une telle procédure
consistant à poser des catégorisations séparées des rôles, des verbes (ou types de procès), etc.
Séries verbales et prépositions : incorporation et décumul des relations 115
Ainsi, en kinyarwanda, l'instrument peut constituer un syntagme circonstanciel
introduit par na, ou être objectivé au moyen de la marque intraverbale -iish- :
umugoré aiaandika n(a) iimashiini
"la femme écrit avec une machine à écrire"
> umugoré araandik-iish-a imashiini
"la femme tape (à la machine)"
Dans le cas d'un verbe qui gouverne un complément "indirect" (syntagme
prépositionnel), le R exprimé par la préposition est quand même sous le contrôle du
verbe; il y a dans le verbe un sème établissant un lien entre le verbe et le
complément, et ce sème spécifie plus ou moins l'interprétation du relateur11. Ces
sèmes sont représentables eux aussi au moyen def(x), soit :
s(V,z) > s(V,SPrép)
Les langues à série verbale dorment un exemple de décumul extrême des R
correspondants à chaque actant; dans :
(yatye) iywi awá utsi ikù "le garçon ferma la porte"
garçon prendre porte fermer
(yoruba)mo fi àdé gé nâkâ "je coupai le bois avec la
je mettre machette couper bois machette"
(yoruba)mo so fun 9 "je te dis"
je dire donner tu
ona:
par opposition à l'intégration des mêmes R dans les langues sans série verbale :
Vfermer[Rx(fermer,garçon) л R'y(fermer,porte)]
ou à leur expression au moyen de prépositions, par exemple :
1 1. Ce qui correspond à ce que j'ai proposé d'appeler "captation" de compléments semblables à
des circonstants non contrôlés par le verbe en compléments de verbe; cf. Les parties du
discours..., chap. IX.
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R'à(dire,toi)
Vœuper[R(couper,moi) AR'(couper,bois)] л Ravec(F,machette)
La comparaison des langues avec vs sans séries verbales fournit une illustration
frappante de la polarité entre incorporation et décumulation :
vs
6 / Français a vec : relations implicites vs explicites
L'autre problème que pose la comparaison entre langues avec vs sans séries
verbales est celui de savoir quelles relations précises sont exprimées/sélectionnées
parmi celles constituant le "paquet de relations" (Culioli) que suppose tout
événement.
Comparons les trois structures suivantes :
a) "martel-er"(x,y,z), où z, s'il est instancié sera classifié comme
"marteau" 12} au moins métaphoriquement
b) "frapper"(x,y,"avec un marteau"), c'est-à-dire :
VfiappaOw) -> Vfiapper&y) л «avec
c) "prendre"(x,"marteau") л "ггаррег"(х,у)
Dans chaque cas, toutes les relations entre x, y, marteau, frapper ne sont pas
marquées; de plus, les relations marquées ne le sont souvent que par une de leurs
facettes.
En français, avec, qui marque des compléments de "manière",
"accompagnement", "concomitance", et non pas seulement ď"instrument", n'a sans
doute comme valeur propre - ce n'est pas le lieu de dégager "sérieusement" une telle
valeur, sans compter les problèmes bien connus que cela pose - que l'expression
d'une simple association^. La valeur précise d'"instrument" relève ďinférences à
partir d'un accord sémique, dans le contexte et la situation, entre l'action et le régime
instrument potentiel de cette action :
12. Cf. l'idée de Boons, selon laquelle la base nominale fonctionne, dans ce type de dérivés,
comme un classificateur, cf. Zéro(s), chap. VI.
13. Ainsi, dans j 'ai coupé du bois avec Paul, Paul fait partie avec moi du x de couperfcy);
dans on pourra faire cela avec les beaux jours, les beaux jours désigne un événement dont la
concomitance avec l'événement principal est nécessaire pour que ce dernier ait lieu.
Séries verbales et prépositions : incorporation et décumul des relations 117
X frappe Y (avec un marteau)
avec bistr possible + "polysémie" de avec
+ marteau(z) : bistr (marteau)
accord sémique
Non seulement toutes les relations ne sont pas marquées explicitement, mais elles
ne le sont le plus souvent que par une de leurs facettes.
7 / Relations implicites et facettes de relation, dans les langues à séries
verbales
Dans une langue à série verbale, où l'on a, pour "couper qqch avec une machette",
une série :
llprendre"(x,"machette") л "couper"(x,y)
"mettre"((x,"machette") л "couper"(x,y)
et où le verbe "prendre" marque aussi dans certains cas l'objet patient, on peut dire
que la relation d'instrument entre SV\ et SV2 ou de but entre SV2 et SVj, n'est pas
exprimée non plus! C'est l'intégration des deux syntagmes verbaux dans une série,
ainsi, bien sûr, que la vraisemblance, qui établit la relation ď"instrument" :
l'intégration ("package") est la marque même de la relation prendre + V2 ou V2 +
Instrument
On connaît l'extraordinaire polysémie de prendre en français (Frankel, etc.). Avec
le "prendre" ou le "mettre" qui apparaît dans les langues à séries verbales, on n'est
pas loin du degré d'abstraction (et non de désémantisation comme on le dit trop
souvent à propos de tout phénomène de grammaticalisation) d'avec, mais,
inversement, dans certaines langues, "prendre" dans une série verbale peut garder
son sème de "préhension" et se trouver, de ce fait, exclu quand il s'agit de marquer
un patient ou un instrument constitué par un liquide par exemple. Quant à "mettre",
il a soit son sens locatif, soit le sens plus abstrait d'"appliquer/impliquer un objet dans
un procès". La simple cooccurrence dans une série est elle aussi une marque de
relation, qui reste non spécifiée14 : "prendre qqch pour (?) couper qqch"? "prendre
la porte puis (??)/ pour (??) la fermer/pour qu'elle soit siège d'un procès de
fermeture" - ce qui confinerait alors à une certaine forme de causation?
14. Sur ce type de "relation minimale", cf. Lemaréchal, Zéro(s), chap. IV.
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8 / Conclusion
Le problème n'est donc pas de savoir s'il y a iconicité entre packaging
morphosyntaxique et packaging cognitif de l'événement, mais de déterminer les
stratégies de catégorisation et d'analyse retenues pour représenter linguistiquement
les situations complexes du réel. D ne faut pas réfléchir en termes de nombre de
verbes, mais en termes de nombre de relations, sachant que les multiples relations
entre éléments du réel pris dans un "événement" ne sont pas toutes exprimées - et
loin de là - par du segmentai, et ne sont pas toutes spécifiées au même degré -
certaines peuvent rester non spécifiées aussi bien syntaxiquement que
sémantiquement. Bien plus, un événement réel n'est évoqué que par la combinatoire
de quelques facettes d'une partie des relations du "paquet de relations" complexe
qu'implique tout événement, mais il ne s'agit pas de compon
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