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汉藏语系的形态学(法文) Journée d’étude « la linguistique comparative en France aujourd’hui », 4 mars 2006, EHESS La morphologie du sino-tibétain1 Guillaume Jacques, Paris V - CRLAO La famille sino-tibétaine est la deuxième famille la plus importante du monde en terme...

汉藏语系的形态学(法文)
Journée d’étude « la linguistique comparative en France aujourd’hui », 4 mars 2006, EHESS La morphologie du sino-tibétain1 Guillaume Jacques, Paris V - CRLAO La famille sino-tibétaine est la deuxième famille la plus importante du monde en termes de nombre de locuteurs après l’indo-européen. Elle comprend plus de 300 langues, parlées en Chine, en Birmanie, en Thailande, au Bhoutan, au Népal, dans les états du nord-est de l’Inde (Arunachal pradesh, Nagaland, Manipour, Mizoram, Meghalaya, Tripura, Assam) ainsi que du nord-ouest (Himachal pradesh, Ladakh), au Bangladesh et enfin au Pakistan (Baltistan). Elles présentent une importante diversité typologique, comprenant à la fois des langues isolantes telles que la plupart des dialectes actuels du chinois et des langues à la morphologie verbale foisonnante telles que le limbu. Etant donné les connaissances actuelles en phonologie historique sino-tibétaine, il est impossible d’établir un Stammbaum de ces langues basé sur des innovations communes. Il est plus prudent et plus informatif de ne placer dans un même sous-groupe que les langues dont on est certain qu’elles ont un ancêtre commun. Ainsi, on doit pour le moment distinguer plus d’une trentaine de groupes dans la famille sino-tibétaine (Driem 2005 : 87). Carte 1 : Répartition actuelle des langues sino-tibétaines En comparaison avec les travaux sur l’indo-européen ou l’austronésien, l’étude historique du 1 Je remercie Anton Antonov, Alexis Michaud et Laurent Sagart pour leurs commentaires sur des versions antérieures de ce texte. 1 sino-tibétain en est encore à ses balbutiements : les lois phonétiques sont toujours mal comprises, et la plupart des langues de cette famille, gravement en danger, n’ont pas fait l’objet de descriptions approfondies. De nombreuses langues sino-tibétaines, en particulier les dialectes chinois actuels, mais aussi le birman, l’angami naga, le karen ou le tujia sont des langues isolantes et tonales, dont la quasi-totalité des racines sont monosyllabiques et dont la structure syllabique interdit les groupes de consonnes initiaux et finaux et parfois même toute consonne finale. Ces traits typologiques ont longtemps été considérés comme remontant aux époques les plus reculées de l’histoire de la famille, et ont considérablement influé sur la classification des langues. Ils ont en particulier servi de justification à l’inclusion d’autres langues d’Asie typologiquement similaires (en particulier, les langues thai, miao-yao ainsi que le vietnamien) dans la famille sino-tibétaine, mais ont aussi été vus par de nombreux linguistes comme un obstacle à l’étude de la parenté des langues en Asie2. La profonde différence typologique du chinois moderne avec d’autres langues sino-tibétaines, en particulier avec le tibétain ancien, langue sans ton qui possédait des groupes de consonnes au début et à la fin des mots et présentant une morphologie verbale d’une certaine complexité, avait conduit la plupart des spécialistes à donner au chinois une place à part dans la classification du sino-tibétain, et à regrouper toutes les autres langues dans une sous-famille « tibéto-birmane3 ». Toutefois, des opinions divergentes ont été exprimées dès le début du XIXème siècle. Ainsi, Klaproth (1820) proposait de classer chinois, tibétain et birman dans une famille « tibéto-birmane » à l’exclusion des langues thaïes, et sans donner au chinois un statut particulier dans la famille, Lepsius (1861) suggérait que le chinois pouvait avoir connu des procédés morphologiques et que ses tons pourraient venir d’anciennes consonnes, et Edkins (1876) a le premier supposé l’existence de groupes de consonnes en chinois archaïque. Les progrès effectués en phonologie historique du chinois ont profondément remis en cause l’idée de l’ancienneté de la typologie actuelle des dialectes chinois. Il est généralement admis désormais que le chinois archaïque était une langue sans tons, à groupes de consonnes, et connaissant une morphologie dérivationnelle simple. Le chinois archaïque tel qu’il est actuellement reconstruit est remarquablement similaire aux langues phonologiquement et morphologiquement conservatrices de la famille telles que le rgyalrong ou le trong, et il ne semble plus justifié de traiter le chinois comme le premier embranchement primaire de la famille sino-tibétaine : les travaux de comparatisme n’ont jamais pu mettre en évidence l’existence d’innovations communes à toutes les langues « tibéto-birmanes » (les langues sino-tibétaines à l’exclusion du chinois). La majorité des spécialistes actuels de ce domaine s’accordent donc sur la possibilité théorique de reconstruire de la morphologie en proto-sino-tibétain. Les travaux sur la morphologie comparée de ces langues ont porté pour l’essentiel sur la morphologie dérivationnelle, mais certains chercheurs ont même proposé de reconstruire un système de morphologie flexionnelle, en 2 Meillet ([1914] 1982 : 97) : « [...] si l’on est en présence de langues qui n’ont presque pas de grammaire, si presque toute la grammaire proprement dite tient en quelques règles de position relative des mots, comme dans certaines langues d’Extrême-Orient ou du Soudan, [...] alors la question des parentés de langues est pratiquement insoluble, aussi longtemps qu’on n’aura pas prouvé de critères qui permettent d’affirmer que les langues de ce type sont issues les unes des autres et que les ressemblances de vocabulaire qu’elles offrent ne sont pas dues à des emprunts. » 3 Certains auteurs, tel que G. van Driem, emploient « tibéto-birman » comme synonyme de notre « sino-tibétain », mais l’usage le plus courant est d’en faire un groupe où sont inclues les langues sino-tibétaines à l’exclusion du chinois. 2 particulier un système d’accord. Nous proposerons ici un point de vue critique sur ces questions. 1. Morphologie dérivationnelle La majorité des spécialistes s’accorde pour admettre la possibilité de reconstruire des affixes dérivationnels en proto-sino-tibétain. La morphologie reconstructible, majoritairement préfixante, se retrouve sous la forme de traces indirectes dans les langues sino-tibétaines isolantes ayant simplifié les groupes de consonnes initiaux, telles que le chinois ou le birman, mais maintient une certaine productivité dans certaines langues conservatrices. Il est notable que de nombreuses langues sans tradition écrite, telles les langues rgyalronguiques, ont mieux préservé la morphologie ancienne que les langues littéraires de la famille. Il peut sembler prématuré de s’avancer à reconstruire la morphologie d’une famille aussi immense alors que les lois de correspondances entre les langues sont si mal comprises, mais en fait ces deux problèmes sont intimement liés. En effet, même dans les langues ayant complètement ou partiellement perdu leur morphologie préfixale ancienne, les formes que nous comparons ne sont pas toujours des racines nues, mais des formes morphologiquement complexes. Sans un modèle de reconstruction morphologique, il est impossible d’analyser les affixes fossilisés dans ces mots, et à plus forte raison d’établir rigoureusement des correspondances phonétiques entre langues éloignées. C’est une des raisons pour laquelle, malgré des travaux de comparatisme sino-tibétain de grande rigueur tels que Gong (1995), on ne dispose pas encore de l’équivalent d’une loi de Grimm pour cette famille. Les traces de morphologie ancienne doivent donc être identifiées et séparées des racines communes. Pour illustrer notre propos, nous prendrons ici comme exemple les étymons « épaule » et « dessiner, faire une marque ». chinois archaïque tibétain rgyalrong jingpo monba (Metog) 膊 bó < *pak phrag < *prak tɯ-rpaʁ < *rpaq ka ̆̆31-phaʔ31 < *phàk phaŋma Tableau 1 :L’étymon « épaule » en sino-tibétain En tibétain et en rgyalrong, on observe un élément -r- préfixé ou infixé qui n’apparaît pas dans les autres langues. Or, dans ces trois autres langues, les groupes de consonnes tels que pr- ou phr- existent, et il est donc impossible de dériver les cinq formes d’une même proto-forme *prak ou *rpak en supposant que ces groupes de consonnes s’y seraient simplifiés en occlusives simples : une solution purement phonologique ne peut résoudre ce problème. On doit admettre que l’élément -r- était à l’origine un morphème distinct, peut-être le marqueur de pluriel pour les parties du corps doubles (Sagart 1993). On notera au passage que les présyllabes tɯ- et kə- en rgyalrong et en jingpo et le suffixe –ma en monba qui nasalise le –k final sont des innovations de ces langues. tibétain jingpo birman Nbri ma ̆3̆1-ri33ʔ re3 Tableau 2 :L’étymon « dessiner, écrire, faire une marque » en sino-tibétain Sur la base des formes du Tableau 2, il est tentant de faire remonter l’élément labial du tibétain et du jingpo à la langue ancestrale, comme le propose Matisoff (2003 : 132) en 3 reconstruisant une forme proto-tibéto-birmane *b-rey. En fait, comme l’a montré Hill (2005), la forme de présent du tibétain Nbri « écrire » est formée analogiquement sur le passé b-ri-s, où b- est le préfixe du passé. paradigme ancien forme analogique présent Ndri < *N-ri Nbri passé bris bris racine /ri/ /bri/ Tableau 3 : Analogie dans le paradigme du verbe “écrire” en tibétain La forme du présent Ndri attestée dans certains monuments du VIIIème siècle est originale, venant de *N-ri en vertu de la loi de Li Fang-Kuei (1959) avec le préfixe de présent habituel N-. La présyllabe ma ̆3̆1 du verbe jingpo, quelle que soit sont origine, ne peut être rapprochée du Nb- de la forme tibétaine Nbri. Ces deux exemples suffisent à montrer l’importance capitale d’un modèle morphologique pour établir des reconstructions solides en sino-tibétain ou même dans les sous-branches de cette famille. 1.1 Présyllabes La morphologie ancienne des langues sino-tibétaines était essentiellement préfixante, et afin de pouvoir l’analyser rigoureusement, il est nécessaire de préciser le statut phonologique des préfixes dans les langues sino-tibétaines archaïques. A côté de nombreuses langues monosyllabiques (dans le sens où la base du vocabulaire est formé de monosyllabes), on trouve parmi les langues d’Asie un type de structure très courant, appelé selon les auteurs sesquisyllabe (Matisoff), quasi-dissyllabe (Ferlus) ou iambisyllabe (Sagart). Ces structures existent dans certains dialectes chinois, le rgyalrong, le trong, le birman moderne mais aussi de nombreuses langues austroasiatiques et même certaines langues kra-dai comme le buyang. Les iambisyllabiques sont composées d’une présyllabe et d’une syllabe principale. La syllabe principale, qui porte toujours l’accent4, présente autant d’oppositions phonologiques possibles que les monosyllabes de ces langues, tandis que les présyllabes ont un système phonologique très réduit, limité à une consonne (jamais de groupes) et une voyelle centralisée5. Les consonnes possibles dans la présyllabe elle-même sont limitées dans leurs possibilités : l’opposition de voisement ou d’aspiration y est rarement distinctive et certains lieux d’articulation ou certains modes (en particulier les affriquées) n’y apparaissent pas. Le passage des iambisyllabes aux monosyllabes est une tendance générale dans les langues d’Asie (Haudricourt 1956, Ferlus 1971). Toutefois, la situation inverse est aussi attestée, et s’observe notamment en birman où d’anciens mots composés de deux syllabes se transforment en iambisyllabes – la première syllabe du composé devient alors une présyllabe. Par exemple, le composé sa3-mak (fils-gendre) « genre » qui devient [ðəmɛʔ] dans le dialecte de Rangoune : la première syllabe du mot, non accentuée, voit sa voyelle devenir ə, son ton se neutraliser et sa 4 Les exceptions à ce principe sont rarissimes, les seuls cas à ma connaissance sont les langues rgyalronguiques ayant un recul d’accent, comme les formes du type tə́-lɟə « arc » en rgyalrong zbu. 5 Certaines langues permettent une opposition entre deux voyelles dans les présyllabes, mais jamais l’ensemble du système vocalique. 4 consonne se sonoriser. De même, dans des langues qui préservent par ailleurs certaines présyllabes anciennes, on peut observer la création de présyllabes innovantes par le même mécanisme. Ainsi, en japhug, le préfixe tɯ- qui apparaît avec les classificateurs (tɯ-rdoʁ « un morceau » tɯ-xpa « une année », tɯ-sŋi « un jour » etc) provient du numéral « un » tɤɣ. Dans la plupart des langues sino-tibétaines et austroasiatiques, seuls sont permis les groupes de type obstruentes + sonantes, les suites de deux obstruentes ne pouvant se réaliser que sous forme iambisyllabique. On observe tout au plus une variation libre entre formes iambisyllabiques et formes à présyllabes fusionnées sur la syllabe principale. Dans d’autres langues, telles que les langues rgyalronguiques ou l’état reconstruit pour le chinois archaïque (Sagart 1999 : 16-8), on trouve à la fois des groupes d’obstruentes fusionnels (tels que st-, pk-) et leur équivalents iambisyllabiques (tels que sə-t- ou pə-k-) qui s’opposent. En japhug, langue rgyalronguique, il est aisé de trouver des paires minimales entre les deux types : spa « matériau » contre sɯpa « bois de chauffage ». Le passage des iambisyllabes aux monosyllabes dans les langues sino-tibétaines suit plusieurs étapes. Les formes des étymons « mou » dans diverses langues peut nous en offrir l’illustration dans le cas des présyllabes nasales, qui peuvent voiser la consonne initiale de la syllabe principale (Sagart 1999 : 74-75) : stade formes commentaire stade 1 : iambisyllabe nəpu ̂ (rgyalrong de l’est) stade 2 : perte de la voyelle réduite mpɯ (rgyalrong japhug) stade intermédiaire *npu entre 1 et 2 stade 3 : influence sur l’initiale nbəʔ (rgyalrong zbu) voisement de l’occlusive6 stade 3’ : perte de toute trace de la présyllabe wəə1 袈 (tangoute) Tableau 4 : Stades d’évolution de groupes à présyllabe nasale De même, l’étymon « lune » dans différentes langues présente un groupe à présyllabe obstruente à différents stades d’évolution : stade formes 1 sɯ31la55 (trong), tsəlá (rgyalrong de l’est)7 2 sla (rgyalrong japhug), zla (tibétain ancien) 3 ɬi55 (pumi), lhji2̣ 嚠 (tangoute), hdza (tibétain de l’Amdo) 3’ la1 (birman) Tableau 5 : Stades d’évolution de groupes à présyllabe obstruente Les stade 3 et 3’ sont mutuellement exclusifs : dans un cas la présyllabe a fusionné avec la syllabe principale, tandis que dans l’autre la présyllabe est tombée sans laisser de traces. La fusion des présyllabes avec la syllabe principale ne s’effectue pas toujours de façon 6 La forme zbu maintient le lieu d’articulation dental de l’ancienne présyllabe, et est donc sur ce point plus conservateur que le japhug. 7 La forme tsəlá vient d’un *tə-səlá où la présyllabe *tə- est originellement le numéral « un ». Ce mot a pour sens originel « une lune, un mois » et a remplacé la forme simple de « lune ». 5 régulière. Divers facteurs non phonologiques influent sur ce phénomène, en particulier la motivation et la fréquence de la présyllabe. Il arrive parfois que dans un état synchronique donné, on observe un doublet de formes à différents stades. Par exemple, en rgyalrong japhug, la présyllabe qa- (associée aux noms d’animaux) se trouve parfois agglomérée à la syllabe principale sous la forme ʁ- ou χ-, et ceci avec la même syllabe principale : forme au stade 1 sens forme au stade 2 sens qa-mɯrwa chauve souris ʁ-mɯrcɯ Garullax sp. qa-pri serpent tɕʰɯ χ-pri salamandre Tableau 6 : Paires de mots dont les présyllabes se trouvent à différents stades d’évolution en rgyalrong japhug L’évolution irrégulière des présyllabes est donc la difficulté majeure aussi bien dans l’appréhension des correspondances phonétiques entre langues sino-tibétaines que dans la reconstruction de la morphologie. 1.2 Typologie des langues sino-tibétaines La doctrine de reconstruction morphologique du sino-tibétain, née des travaux de Conrady (1896) et de Wolfenden (1929), est basée en grande partie sur les données du tibétain ancien. La tentation est toujours forte parmi les chercheurs d’analyser les autres langues sino-tibétaines avec l’idée préconçue que le tibétain représente nécessairement le type le plus archaïque. Ainsi, Dai Qingxia (1990 : 64), sur la base des données du Tableau 7, interprète les formes du trong et du jingpo comme innovations, leurs présyllabes résultant de l’insertion d’une voyelle : tibétain trong jingpo sens mnam pɯ̆31nam55 ma ̆3̆1nam55 sentir sram sɯ̆31ɹɑm55 ʃa ̆3̆1ʒam33 loutre dgu dɯ̆31gɯ53 tʃa ̆3̆1khu31 neuf Tableau 7 : Groupes de consonnes du tibétain comparés aux présyllabes du trong et du jingpo Or, les évolutions attestées de présyllabes dans les langues sino-tibétaines ou austroasiatiques suggèrent que cette interprétation est peu vraisemblable. Le schéma d’évolution illustré dans le Tableau 4 semble préférable pour analyser leur évolution. Dans les cas connus d’apparition de présyllabes, celles-ci proviennent de premières syllabes de mots composés et non de la décomposition d’un groupe8. Une fois constitué en groupes avec les syllabes principales, les anciennes présyllabes ne peuvent plus redevenir indépendantes. Ainsi, nous proposons que les formes tibétaines du Tableau 7 sont d’anciennes iambisyllabes, et que le tibétain est une langue qui a subi un passage massif du stade 1 du Tableau 4 au stade 2. Sur les 211 groupes consonantiques du tibétain, une majorité provient des formes iambisyllabiques, 8 Dans les cas d’infixation, les présyllabes peuvent être secondairement séparées de la syllabe principale, comme l’infixe nominalisateur -rn- en khamou (Ferlus 1977) : pɔʔ « balayer » > pərnɔʔ « balai » C’est le seul cas où l’on peut observer des présyllabes secondaires. Matisoff (2003 : 154-5) propose que certaines iambisyllabes du jingpo pourraient provenir de monosyllabes à groupe de consonnes initial, mais reconnait que l’interprétation inverse est possible. 6 et il n’y a aucune raison de les faire remonter au proto-sino-tibétain. Cette idée est confirmée lorsque l’on constate que certains groupes de consonnes directement issus du proto-sino-tibétain apparaissent en tibétain sous la forme d’une consonne unique, comme le groupe *sr- qui devient sh- (fricative alvéolo-palatale sourde) en tibétain9 : tibétain chinois jingpo birman rgyalrong japhug sens shig 虱 *srik tsi ̱ʔ55 zrɯɣ < *srək pou gshags « se repentir » 色 *srɨk hrak tɯ-zraʁ < *sraq honte Tableau 8 : Correspondances du proto-sino-tibétain sr- Un changement en chaîne s’est produit : après la simplification du groupe *sr- en fricative simple, le groupe iambisyllabique *sə-r- a pris la place de l’ancien *sr-. C’est là une confirmation de plus que le tibétain sram « loutre » du Tableau 7 doit être reconstruit comme iambisyllabe *sə-ram. Le tibétain est donc beaucoup plus éloigné typologiquement du proto-sino-tibétain qu’il n’apparaît au premier abord, et des langues telles que le trong, le rgyalrong ou le jingpo préservent mieux les caractéristiques anciennes. D’autres langues dont toutes les présyllabes anciennes ont ou bien disparu, ou bien fusionné avec la syllabe principale sont par exemple le rgyalrong de rTau (Daofu) ou le lavrong. Paradoxalement, certaines langues sino-tibétaines à la phonologie par ailleurs très innovante sur certains points (perte des groupes initiaux, perte des consonnes finales) préservent parfois des prés
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